Comprendre le fonctionnement du système immunitaire et la définition de l’immunité
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Ces derniers mois, nous faisons des efforts constants pour faire face à l’épreuve de la pandémie du coronavirus. Comme il n’existe pas de remède contre le COVID-19, nous ne pouvons compter que sur notre système immunitaire. Une véritable arme de l’organisme, le système immunitaire a pour mission de nous protéger contre différents agents pathogènes et infections. Pour diverses raisons, il peut s’affaiblir en rendant l’organisme vulnérable à des agressions extérieures et à des maladies. Il est donc primordial de renforcer son immunité. Tout d’abord, il faut comprendre le fonctionnement du système immunitaire et la définition de l’immunité.
Fonctionnement du système immunitaire : qu’est-ce que c’est la réponse immunitaire ?
Le système immunitaire est notre mécanisme de défense. Pour faire face aux infections et aux maladies, la réponse immunitaire s’active. D’ailleurs, notre système immunitaire met en place deux types de réponse : l’immunité innée et l’immunité adaptative. Toutes les deux interviennent lorsqu’un ou plusieurs antigènes étrangers à notre corps ont été identifiés.
L’immunité innée
Lorsque un agent infectieux pénètre dans l’organisme, une réponse immédiate se déclenche. Ce processus met en alerte l’ensemble de l’organisme et déclenche une mobilisation des effecteurs vers le site de l’infection. C’est ce qu’on appelle une « immunité innée » ou le premier mécanisme du système immunitaire face aux agressions. C’est elle qui détecte les intrus et les élimine.
L’immunité adaptative
Parfois, l’immunité innée ne suffit pas à empêcher les micro-organismes d’envahir le corps. Par conséquent, une deuxième réponse immunitaire se déclenche. Le développement de la réponse immunitaire adaptative peut prendre environ 96 heures. Il est important de savoir que notre système immunitaire reconnaît les antigènes présents et dirige ses mécanismes de défense directement vers eux. Ce que l’immunité adaptative a de particulier, c’est sa capacité à mémoriser les agressions. Cela signifie qu’à chaque nouvelle exposition à un agent pathogène déjà rencontré, les systèmes de défense de l’organisme réagiront plus vite et plus fortement.
Fonctionnement du système immunitaire : les agents effecteurs
Les effecteurs du système immunitaire sont soit des cellules (les leucocytes), soit des molécules libres qui sont capables de se déplacer à travers tout l’organisme. Ses agents ont pour mission d’exercer une surveillance généralisée, et de se regrouper au site d’infection si besoin. Il est très important que les effecteurs communiquent entre eux pour déclencher la réponse immunitaire la plus adaptée.
Les leucocytes
Les leucocytes, aussi appelés globules blancs du sans, sont des cellules circulant dans le sang qui sont les principaux effecteurs d’une réponse immunitaire. Ce sont eux qui détectent tout corps étranger ayant pénétré l’organisme et possèdent plusieurs actions physico-chimiques pour les détruire.
Ce sont les cellules souches lymphoïdes qui donnent naissance aux lymphocytes (des globules blancs de petite taille, présents dans le sang et le système lymphatique). Les lymphocytes sont, en fait, les cellules qui attaquent les virus, les bactéries et les autres envahisseurs étrangers, et qui, entre autres, jouent le rôle le plus important dans la réaction immunitaire. Les lymphocytes dits «T », aussi appelés « cellules T », sont plus spécifiquement impliqués dans la surveillance des cellules de l’organisme. Ils détruisent les cellules endommagées et infectées et indiquent aux lymphocytes dits « B » de fabriquer des anticorps. Les lymphocytes B produisent des anticorps pour aider à combattre les infections et les maladies. Les cellules « B » peuvent aussi se rappeler des envahisseurs déjà combattus. Pa conséquent, une fois l’intrus détecté, les lymphocytes B réagissent très rapidement en produisant plus d’anticorps pour aider à le combattre.
Les anticorps
Les lymphocytes B fabriquent des protéines qui se transforment en plasmocytes. Ce sont les anticorps, aussi appelés immunoglobulines. Ces derniers circulent dans le sang et leur rôle est de combattre les infections et de défendre le corps contre les substances étrangères nocives. Pour ce faire, un anticorps spécifique se lie à un antigène spécifique (les substances étrangères, par exemple des germes), comme une clé qui n’ouvre qu’une serrure. Cela veut dire que seul l’anticorps produit pour combattre un antigène spécifique, peut s’y lier. Quand cela se produit, les globules blancs peuvent trouver et détruire l’intrus qui cause l’infection ou la maladie.
Le système lymphatique
Le système lymphatique joue un rôle essentiel pour le bon fonctionnement du système immunitaire et de l’organisme. Il est composé d’un large réseau de vaisseaux lymphatiques, ainsi que d’organes spécifiques. Les vaisseaux lymphatiques, quant à eux, sont disposés en parallèle de certains vaisseaux sanguins et sont présents dans de nombreux tissus de l’organisme. Chaque vaisseau relie un tissu à un organe lymphatique. Les organes lymphatiques sont, quant à eux, primaires (la moelle osseuse et le thymus – assurent la production des lymphocytes) et secondaires (les ganglions lymphatiques et la rate – assurent la différenciation et la prolifération des lymphocytes). La lymphe, c’est le liquide biologique, contenant des globules blancs, des nutriments et des déchets, qui est au sein du système lymphatique. La quantité de la lymphe est entre 1 et 2 litres.
Le système lymphatique est essentiel au système immunitaire pour assurer la défense de l’organisme. Ce sont les organes lymphatiques qui assurent la production des lymphocytes, et c’est la lymphe qui transporte ceux-ci dans le réseau lymphatique. En plus, la lymphe contribue à la détoxication de l’organisme, car elle draine certains liquides en excès au niveau des tissus. Enfin, mais tout aussi important, la lymphe contribue à la circulation de nutriments et d’hormones indispensables à l’organisme.
La rate
La rate est le plus gros des organes lymphatiques. Elle joue un rôle déterminant dans le fonctionnant du système immunitaire et dans le processus de renouvellement cellulaire du sang. Le rôle de la rate est de filtrer et purifier le sang. Elle s’occupe principalement de la destruction et du recyclage des globules rouges usés. Elle fait aussi office de réserve de sang pour l’organisme.
Le thymus
Le thymus est un organe lymphoïde, situé à la base du cou, dans la partie supérieure du thorax. Le thymus est l’un des centres de production et de maturation des cellules immunitaires, les lymphocytes T. Sans les cellules T, notre organisme n’est pas protégé contre les infections et ne peut contrôler efficacement les cellules anormales (par exemple, les cellules cancéreuses). Lorsque cet organe ne fonctionne pas correctement, cela peut conduire à un nombre insuffisant de cellules T pour nous protéger. Le thymus fabrique aussi des hormones qui aident les lymphocytes T à se développer et, par conséquent, le système immunitaire à continuer de fonctionner correctement.
Qu’est-ce qui affaiblit le système immunitaire ?
Une fois le fonctionnement du système immunitaire expliqué, apprenons pourquoi les armes de défense de l’organisme sont-elles parfois incapables de nous protéger.
Avoir une immunité saine est non seulement gage de santé, mais aussi de vie ! Sans système immunitaire, notre organisme laisse sans défenses et sans armes contre les agressions extérieures. Lorsqu’il est en bonne santé, aucune infection ne peut lui résister. Mais il existe un « mais » à tout cela. De nombreux facteurs peuvent venir déséquilibrer le système immunitaire. La destruction des défenses expose l’organisme à des infections graves, des cancers etc. Lorsqu’on parle d’un système immunitaire faible, les coupables sont dans la plupart des cas :
• Une maladie
• Un déséquilibre alimentaire
• La sédentarité ou le surentraînement
• Le stress
• Le manque de sommeil
• Le vieillissement
1.Grâce à un écosystème complexe, l’intestin est une pièce maîtresse du système immunitaire. Une alimentation mal équilibrée, soit en quantité, soit en qualité, est la cause la plus importante et la plus courante de déficit immunitaire. Par exemple, la carence en micronutriments, vitamines et minéraux, entraîne un vieillissement immunitaire et une diminution des capacités prolifératives des lymphocytes T, ce qui rend l’organisme plus vulnérable aux microbes.
2.Il est bien clair que, l’exercice physique, en plus de contribuer à une bonne santé globale, a aussi un effet direct sur l’immunité. Il améliore la circulation sanguine, concourt à l’augmentation des cellules de l’immunité et diminue le risque infectieux.
À l’inverse, le surentraînement a un impact négatif sur l’organisme. Il cause une baisse du taux de lymphocytes et, par conséquent, moins d’anticorps en cas d’agressions.
3.Le manque de sommeil est parmi les facteurs les plus nocifs pour la santé. Dormir trop peu impacte directement les défenses immunitaires, en diminuant la résistance de l’organisme aux infections. Par conséquent, les cellules fabriquent moins d’anticorps. Le manque chronique de sommeil est néfaste autant pour la santé physique, que pour la santé mentale.
4.Le lien est fait depuis longtemps entre stress et diminution des défenses immunitaires. Le stress chronique, en particulier, est néfaste pour l’immunité, car, selon l’étude de chercheurs de l’université d’état de l’Ohio, il réagit directement sur les gènes des globules blancs, en conduisant à des réactions de défense exacerbées. Par conséquent, cette immunité démesurée pourrait augmenter le risque de diabète, de problèmes cardiovasculaires et d’obésité.
5.Le vieillissement fragilise, lui aussi, le système immunitaire. Au fur et à mesure que l’on vieillit, l’organisme perd en partie sa capacité à identifier les antigènes étrangers. Par conséquent, les maladies auto-immunes deviennent plus fréquentes. Les lymphocytes T réagissent moins rapidement aux antigènes. Les personnes âgées possèdent moins de protéines du complément et n’en produisent pas autant, en réponse aux infections bactériennes. Enfin, avec l’âge, la capacité des anticorps à se lier à l’antigène est réduite.
Comment renforcer son système immunitaire ?
Heureusement, il existe des moyens pour optimiser son système immunitaire et renforcer ses défenses.
L’alimentation est déterminante pour la santé du système immunitaire. Il est très important d’avoir une alimentation variée et adaptée aux saisons. Elle doit être aussi équilibrée en protides, glucides et lipides. Il est conseillé de réduire les apports en aliments riches en sucre et d’éviter les graisses animales saturées et l’excès de protéines animales. À l’inverse, il faut préférer les graisses insaturées, contenant des acides gras essentiels : de l’huile vierge de 1ère pression, riche en oméga 3 – de colza, lin, noix ou cameline ; des poissons des mers froides comme les anchois, sardines, maquereaux. Augmenter la part des légumes et des fruits est très important. Les aliments fibreux (céréales semi-complètes ou complètes, légumineuses, légumes et fruits) sont aussi primordiaux.
Les probiotiques sont préconisés pour stimuler le système immunitaire dans son ensemble et, en particulier, l’intégrité des cellules de l’intestin. On peut s’en procurer en magasins bio ou en pharmacie. En ce qui concerne l’alimentation, on en retrouve dans les aliments lacto-fermentés ou la choucroute.
La vitamine D n’est pas importante que pour les os, mais aussi pour le fonctionnement du système immunitaire. Elle active les lymphocytes T. Donc, l’exposition au soleil ne doit pas être négligée. Durant la période d’octobre à avril, on peut compléter ses besoins en vitamine D par des compléments alimentaires.
Le magnésium stimule les globules blancs et a une action antifatigue qui pourrait être très utile dans la lutte contre le stress. Pour s’en procurer en quantités suffisantes, il faut privilégier les aliments qui en contiennent (cacao, café, chocolat noir à 70% de cacao, noix de cajou, amandes, épices, pains et riz complets, tofu, fruits de mer, sardines à l’huile, escargots etc.).
La carence en vitamine C est parmi les causes de l’affaiblissement de l’immunité. Elle n’est pas synthétisée par l’organisme, donc, elle doit être apportée par l’alimentation ou par une supplémentation.
L’échinacée agit comme un stimulateur du système de défense de l’organisme et aide à combattre les refroidissements. Cette plante est donc préventive et curative en même temps. Attention : il y a des contre-indications pour les personnes souffrant d’une maladie auto-immune ou de diabète.
Les champignons de la pharmacopée asiatique – shitaké, maïtaké et reishi – aident à renforcer le système immunitaire, à mieux résister aux épidémies ainsi qu’à faire face au stress. Attention : vu la concentration importante des champignons, il faut d’abord consulter un professionnel de santé pour s’informer sur la quantité à prendre.
Réduire le stress chronique est décisif pour soigner son immunité affaiblie. Yoga, jardinage, lecture, sorties ou repas entre amis : à chacun son moyen de se détendre. Ce qui compte, c’est de retrouver son équilibre émotionnel.