Peut-on prolonger la saison de croissance des plantes en dépit du climat ? Oui, grâce à la serre walipini !
Ce n’est pas la première fois qu’on recourt à l’expérience séculaire des ancêtres dans le domaine de l’agriculture. D’après les particularités du climat dans les différentes zones géographiques, les anciens appropriaient des techniques qui leur assuraient une récolte saine et abondante, à l’abri des intempéries. La serre walipini est une des pratiques ancestrales qui « nourrissaient » les générations même dans les régions nordiques. Qu’est-ce que ce cadre enterré et quel en est le profit tiré, c’est notre tâche de décrypter.
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La serre walipini : qui et quand a osé faire renaître cette pratique ancestrale ?
Aujourd’hui, l’événement « effet de serre » ne provoque que des craintes sur l’avenir de la Terre et des générations qui viennent après nous. En montant dans le temps, en la lointaine 1856, une jeune femme scientifique amatrice, a constaté le réchauffement climatique. L’expérience que Eunice Newton Foot a faite ressemble beaucoup au projet de mini-serre qu’on peut fabriquer soi-même pour ses propres plantations. Soucieux pour l’empreinte carbone et adepte de la permaculture, vous pouvez vous lancer dans une entreprise qui ne coûte pas des mille et des cents, et de plus, est une contribution à la vie durable qu’on veut restaurer : la serre walipini.
Ayant vécu une pénible période de sécheresse suivie de tempêtes dévastatrices, des jardiniers et des agriculteurs tournent le regard vers le passé en quête de pratiques salvatrices. D’après ce qu’on sait, dans la dernière décennie du XXème siècle, des chercheurs ont construit une serre walipini enterrée, à l’instar d’une installation qui nous est parvenue via l’héritage du peuple aymara. Cette minorité amérindienne vit en région rurale et prospère sur les rives du lac Titicaca, dans les Andes.
Par quoi se distingue la serre walipini des serres contemporaines ?
Le walipini est un cadre froid abrité par la terre qui tire son nom des langues aymaras et qui signifie « lieu de chaleur ». Comparé avec le concept du noyau d’ananas, utilisé pour cultiver le fruit exotique en particulier, pendant l’époque victorienne et après, en Grande-Bretagne, la serre walipini a été adoptée même dans les plaines froides de la Russie d’avant la révolution. Plus tard, on a profité de cette technique pour cultiver des agrumes dans des régions où généralement, les températures atteignent moins 30 degrés C.
De nos jours, le walipini connaît une renaissance moderne car il permet de cultiver des cultures dans des serres, tout en nécessitant peu ou pas de chauffage. Cela explique pourquoi cette construction est attrayante pour les praticiens de la permaculture et du mouvement de la vie durable.
La serre walipini est conçue pour prolonger la saison de croissance sans dépendre des sources de chaleur conventionnelles. Cette structure utilise l’énergie solaire pour apporter de la lumière et du chaud dans l’espace de croissance. La masse thermique fournie retient cette chaleur. En résultat, on obtient une serre qui peut maintenir des températures relativement stables sans utiliser des sources d’énergie supplémentaires.
Le grand bémol dans l’utilisation de l’entreprise walipini est que les besoins de nourriture croissent face aux changements climatiques et une serre à cette échelle ne pourrait pas combler les manques de vivres.
Comment construire une serre souterraine ?
La profondeur préférable qu’il faut creuser est de 2 à 2,5 m. Une fois que la couche arable a été retirée et conservée pour un milieu de culture, le sol plus profond est utilisé pour construire une berme. Le toit de la serre doit être incliné pour profiter au maximum des heures de clarté tandis que le mur le plus haut doit être orienté au sud si vous êtes dans l’hémisphère nord, et au nord si vous habitez dans l’hémisphère sud. Cette exposition est privilégiée pour faire face au soleil, sans tenir compte à l’orientation de votre jardin qui, soit à l’est ou à l’ouest, vous oblige de privilégier telle ou telle plante.
Dans de nombreux cas, le sol ne sera pas suffisamment compacté pour créer un mur de terre stable. Pour que la structure soit solide, les parois de ces serres en contrebas peuvent être soutenues par des pierres, des sacs de terre, des briques ou des parpaings.
Une astuce de construction que de nombreux producteurs utilisent est le placement de tonneaux de pluie remplis d’eau qui peuvent soutenir le mur et augmenter l’absorption de chaleur. Expliqué autrement, l’eau est plus dense que le sol, donc, elle a de meilleures capacités de stockage de la chaleur. D’autres horticulteurs initiés à la permaculture utilisent des piliers en béton et encadrent la serre pour la stabiliser.
Le plan serre walipini comprend un toit constitué d’une double couche de bâche en plastique qui laisse entrer la lumière et la chaleur, tandis que la superposition empêche la chaleur de s’échapper trop rapidement pendant la nuit. Dans des conditions extrêmement froides, des volets isolés peuvent être installés. La ventilation est assurée par une combinaison de portes, de fenêtres et/ou d’évents de toit.
Quels avantages et inconvénients pour les légumes dans une serre enterrée walipini ?
En général, les légumes semblent prospérer dans ce type de serre. La température stable dans cette construction est particulièrement favorable à une longue saison de croissance. Le chou frisé ou la bette à carde vu leur rusticité sont un bon choix pour une météo plus fraîche, tout comme les légumes-racines, le brocoli et le chou-fleur.
Le plus grand avantage d’une serre en contrebas est l’utilisation d’énergie passive sans intervention mécanique. En différence, les serres ordinaires ont besoin d’énergie pour chauffer l’air et le faire bouger.
Pour édifier, vous avez besoin d’une main d’œuvre. La durabilité pourrait également être un inconvénient important. Ce style de serre est particulièrement vulnérable aux instabilités du sol et aux dégâts des eaux.
Donc, les facteurs à considérer sont :
- La présence d’eaux souterraines (pour éviter les dégâts, construisez de manière à ce que le fond soit à au moins 1 m au-dessus de la nappe phréatique).
- La masse thermique (plus la masse de votre mur est dense, plus la chaleur sera stockée et libérée pendant la nuit).
- Le type de sol (une serre souterraine sans fondation nécessite un sol très stable et peu perméable).
- L’alignement avec le soleil (dans l’hémisphère nord, une structure orientée vers le sud laissera entrer le plus de lumière dans la serre et absorbera le plus de chaleur).