Les formes graves du Covid-19 sont-elles le résultat de l’absence d’un segment d’ADN protecteur ?

Par Claire Xavier

Depuis le début de la pandémie de Covid-19 il y a deux ans déjà, le virus SARS-CoV-2 demeure bien mystérieux et continue toujours à fortement inquiéter les professionnels de santé. Si certaines personnes infectées restent asymptomatiques ou développent un simple rhume, d’autres souffrent d’une forme grave du virus et passent même un séjour en réanimation. Inutile de mentionner les cas mortels causés par des complications. Et bien que les facteurs de risque aient été identifiés, tels que diabète, obésité et âge, il y a bien des individus jeunes en bonne santé qui sont terrassés par le virus de façon incompréhensible. Une étude récente a pu enfin identifier un gène lié aux formes graves du Covid-19. Décryptage.

De novelles découvertes à propos du développement des formes graves du Covid-19 : un gène impliqué ?

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Nombreuses sont les études au cours de la dernière année à avoir montré un rapport entre les formes graves du Covid-19 et la génétique. Mais la recherche la plus récente met en évidence un gène particulier qui pourrait protéger des formes graves du coronavirus. Les travaux ont été publiés le 13 janvier 2022 dans la revue Nature. Que sait-on au juste ?

Plus concrètement, les scientifiques ont identifié un segment d’ADN qui code pour des gènes du système immunitaire et qui pourrait bien protéger des formes sévères du virus qui ne cesse pas de sévir dans les pays du monde entier.

Le segment d’ADN en question est situé sur le chromosome 12 et il serait hérité des Néandertaliens. Pour l’identifier, les scientifiques ont étudié les données de 20 779 patients admis en hôpital et d’origine africaine et européenne. Il s’agit en effet de la première étude de cette envergure qui a parvenu à inclure des patients africains.

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Résultats : la présence de ce fragment protecteur diminue de 23% le risque de souffrir d’une forme grave du Covid-19. Mais les chercheurs ont fait une autre découverte assez intéressante. Il s’est avéré que 80% des patients d’origine africaine étaient porteur du segment d’ADN protecteur, ce qui pourrait notamment expliquer pourquoi le SARS-CoV-2 est moins sévère sur ce continent.

La meilleure compréhension du rapport entre les mécanismes génétiques et l’infection au SARS-CoV-2 pourrait permettre aux professionnels de santé d’identifier à l’avance les patients susceptibles de développer une forme grave du virus afin d’améliorer leur prise en charge. En outre, cela permettra aussi le développement de nouveaux médicaments.

Référence :

Nature (janvier 2022) : « Multi-ancestry fine mapping implicates OAS1 splicing in risk of severe COVID-19 », Jennifer E. Huffman et coll.

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