Mauvaises herbes indicatrices ou quand les plantes se transforment en outil de diagnostic des sols
Et si vous pouviez évaluer le pH de votre sol de jardin en n’observant que les adventices qui y poussent ? Contrairement aux idées reçues, ces ennemies des jardiniers ne sont pas entièrement néfastes pour vos plantations. En fait, elles peuvent vous apprendre beaucoup sur le pH du sol. Alors, avant de tout désherber, pourquoi ne pas prendre un peu de temps pour observer et « dialoguer » avec votre potager ? Si vous y trouvez des pâquerettes, du pissenlit ou du laiteron, peut-être qu’il a quelque chose à vous dire. Car une plante ne pousse pas ici et là par hasard…
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Quel est l’utilité des plantes bio-indicatrices ?
Selon plusieurs jardiniers, il suffit d’observer les mauvaises herbes dans un jardin afin d’analyser le sol, évaluer ses qualités et ses limites, son acidité et son alcalinité. L’idée ? Diagnostiquer et améliorer. Si la mousse, les pissenlits et les prêles poussent généralement dans une terre plus acide, les silènes et les chardons habillent les terrains alcalins et calcaires. On appelle ces adventices des plantes (bio) indicatrices du sol. Plus ou moins présentes, elles permettent de mieux évaluer les besoins de la terre et ainsi de vos plantations, ce qui s’avère très utile avant les apports d’amendements ou d’engrais. Le liseron des champs ayant tendance à recouvrir les terres argileuses, sa présence dans le potager ou le jardin fleuri est un signe d’une fertilisation excessive. Les mauvaises herbes ne sont donc pas si mauvaises que vous le croyez. Alors, avant d’appliquer quelconque désherbant naturel, observez afin de mieux prendre soin de votre espace extérieur. D’ailleurs, certaines de ces adventices peuvent aussi enrichir votre sol. On fait le point !
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Quelles sont les mauvaises herbes indicatrices de la nature des sol ?
On ne le dira jamais assez aujourd’hui, les mauvaises herbes sont très utiles pour révéler la nature et la qualité de votre sol. Les étudier de près s’avère très pratique à différents niveaux. Ainsi, la présence d’orties, de mouron blanc ou encore de plantain lancéolé peut vous indiquer un sol fertile, riche en azote et bien équilibré. Les coquelicots se développent mieux en sol pauvre et calcaire. Les terres mal drainées se voient, quant à elles, couvertes de prêles des champs et de mousses. Le chiendent est la mauvaise herbe par excellence qui colonise les terrains déstructurés qui ont subi un bêchage trop profond. Et si vous voyez apparaître de la potentille rampante, cela signifie que votre sol est trop compacté et asphyxié.
Plantes qui indiquent un sol pauvre
Les coquelicots, le chiendent et les oseilles apprécient les sols pauvres et sableux, généralement lessivés par les pluies.
Un sol acide, calcaire, argileux
Oseilles, espargouttes, plantain, pâquerette, liseron.
Un sol alcalin
Pensées sauvages, coquelicots, sanve, oreille de mulot.
Un sol compacté
Camomille sauvage, rumex, graminées, potentille rampante. La solution ? Plantez-y de l’engrais vert.
Un sol mal drainé
Sauge, mousse, chardon, prêle des champs, oseille, fleur-de-coucou, renoncule rampante, langue d’oie.
Un sol fertile
Si vous voyez apparaitre les herbes suivantes dans votre jardin, réjouissez-vous !
- ortie
- mouron blanc
- plantain lancéolé
- lamier
- gratteron
- bourrache
- pissenlit
- séneçon
Et celles qui nourrissent la terre ?
En plus de vous indiquer certains problèmes, liés à votre sol, certaines plantes bio-indicatrices ont le pouvoir de nourrir, voire enrichir, la terre. Tel est notamment le cas du pissenlit (riche en fer, sodium, potassium, phosphore), de la fougère (azote, potassium, soufre), de la prêle des champs (potassium, phosphore, calcium, fer, magnésium), de l’ortie (calcium, cuivre, fer, potassium, azote), de la camomille sauvage (fer, calcium, phosphore, soufre) et de l’achillée millefeuille (fer, calcium, cuivre, azote, phosphore, potassium). Ne cherchez donc pas à vous en débarrasser. À la place, mettez-les dans le compost pour le booster. En se décomposant, elles y apporteront les nutriments qu’elles ont prélevés du sol. En plus, le trèfle, le bec de grue, le myosotis, le lierre, la reine des prés et la valériane attirent les insectes pollinisateurs.
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