Comprimés d’iode antiradiation : Pourquoi en prendre ? On vous dit tout !
Alors que la pandémie de Covid-19 apparait déjà dans le rétroviseur, c’est malheureusement le triste souvenir du nuage radioactif de l’accident de la centrale de Tchernobyl qui se ravive ces derniers jours. En effet, la guerre naissante entre la Russie et l’Ukraine a relancé nos peurs de l’attaque nucléaire. À ce titre, la France va envoyer en Ukraine 2,5 millions de comprimés d’iode antiradiation. Ceux-ci permettront aux personnes exposées à la radioactivité de se prémunir de conséquences néfastes sur leur santé. Suivez nos conseils avant de vous ruer sur ces comprimés. On vous explique tout !
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Pourquoi prendre des comprimés d’iode antiradiation ?
Survivre à une attaque nucléaire ? En cas d’accident ou d’attaque nucléaire, la prise d’iode stable est un moyen efficace de protection contre une contamination radioactive de la glande thyroïde. Voyons ensemble le pourquoi du comment…
Qu’est-ce l’iodure de potassium ?
L’iodure de potassium stable est un oligo-élément naturel absolument nécessaire à la santé. Il entre dans la composition d’hormones fabriquées par la glande thyroïde. Celle-ci située sur le devant du cou fixe l’iode inhalé ou ingéré. C’est le plus connu des antidotes en cas d’accident nucléaire. Il se présente sous forme de comprimés qui, une fois absorbés, génèrent de l’iode stable. Ceux-ci protègent la glande thyroïde d’une contamination radioactive.
Comment l’utiliser ?
Un accident grave dans une installation nucléaire peut entraîner le rejet dans l’atmosphère d’iode radioactif. L’accident du réacteur nucléaire de Tchernobyl en 1986 a causé un important rejet dans l’environnement d’iode 131 et d’iode radioactif à courte durée de vie. Inhalé ou ingéré par la consommation d’aliments contaminés, ce radioélément contribue à l’irradiation de la population. En conséquence, il lui fait courir un risque accru de multiplication de cellules cancéreuses dirigées vers la thyroïde.
En effet, il y a plus de trois décennies, un taux plus élevé de cancer de la thyroïde a été observé chez les personnes vivant dans les zones contaminées de la Biélorussie, de l’Ukraine et de la partie occidentale de la Fédération de Russie. Pour éviter que la thyroïde ne fixe l’iode radioactif, une prise d’iode stable constitue un moyen de protection pour les populations exposées. De cette façon, la glande thyroïde n’est plus capable de fixer l’iode radioactif. Ce dernier sera alors rapidement et naturellement éliminé par les urines.
Qui doit prendre des comprimés d’iode antiradiation ?
Pour toutes ces raisons, en réponse à une exposition de la population à des éléments radioactifs, il est préconisé d’administrer aux adultes un comprimé de 100 milligrammes d’iode. Pour un nouveau-né, un huitième de comprimé, et pour les enfants de moins de 40 kilogrammes, un demi-comprimé. En cas d’exposition prolongée, il est possible de renouveler l’administration.
Les personnes demeurant à moins de 10 kilomètres d’une centrale nucléaire doivent disposer de ces comprimés. Ils doivent être fournis gratuitement par les pharmaciens. Les comprimés d’iode anti radiation sont recommandés aux personnes dont la thyroïde est la plus sensible vis-à-vis du risque de contamination : les femmes enceintes, les bébés, les enfants.
Comment s’en procurer ?
Il est impossible d’aller en pharmacie et de se les procurer comme une lettre à la poste. Ce sont les autorités qui prennent la décision de délivrer ces médicaments. À titre d’exemple, cinq campagnes de distribution de comprimés d’iode stable ont été organisées en France depuis 1997. Celles-ci ont eu lieu dans les communes situées dans un rayon de 20 kilomètres, autour des 19 sites nucléaires d’EDF. Ceci, en prévention de rejets radioactifs accidentels. Enfin, sachez que ces comprimés antiradiation ont une validité de sept ans.
Les comprimés d’iode antiradiation protègent-t-ils de tous les dangers ?
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) rappelle que l’iode protège un seul organe, la thyroïde. De plus, l’ASN insiste sur le fait que la première protection en cas d’accident nucléaire est de se mettre à l’abri. Ayez à l’esprit que ces comprimés ne protègent pas contre d’autres éléments radioactifs comme le césium 134 ou 137. De même, il convient de respecter les délais d’ingestion. Les comprimés d’iode stable doivent être administrés idéalement une heure avant l’exposition à la radioactivité, et au plus tard dans les 6 à 12 heures qui suivent.
D’abord, les comprimés d’iodure de potassium ne constituent ni un vaccin radio protecteur ni un traitement permanent. De plus, l’efficacité est forte si la prise est réalisée dans les 2 heures avant le début des rejets d’iode radioactif. Celle-ci descend à 50 %, 6 heures plus tard. Malheureusement, au-delà de 24 heures, leurs effets secondaires sont plus graves que les bénéfices attendus. Enfin, voici comment prendre les comprimés d’iode anti radiation : avec de l’eau ou dissous dans une boisson.
Quels sont les risques ?
Dans tous les cas, ces comprimés ne doivent être administrés que sur instruction des autorités sanitaires. En effet, leur absorption hors exposition importante à des agents radioactifs comportent de nombreux risques. Ces deux troubles peuvent être à l’origine de perturbations neuropsychologiques et de la croissance. De plus, prendre des comprimés d’iode préventivement peut provoquer des allergies, voire d’autres effets indésirables. Enfin, un apport excessif peut entraîner des dysfonctionnements de la thyroïde mais également certains effets secondaires cardiaques ou rénaux.