Le manque d’acides gras peut déclencher la sclérose en plaques
La sclérose en plaques représente une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central et qui engendre des lésions causant des troubles de motricité, de vue, de connaissance, etc. Avec le temps, ces troubles évoluent vers un handicap irréversible. Les traitements disponibles peuvent améliorer la vie des patients, mais se révèlent le plus souvent inefficaces pour freiner la progression de la maladie. Les médecins espèrent que de nouvelles approches thérapeutiques seraient capables de changer la donne dans l’avenir. Et dans ce contexte, une découverte scientifique prometteuse donne de l’espoir. De quoi s’agit-il au juste ?
Des scientifiques ont identifié un déclencheur possible de la sclérose en plaques
Selon les données de l’Inserm, cette maladie auto-immune concerne plus de 100 000 personnes en France et se veut « première cause de handicap sévère non traumatique chez les jeunes adultes ». Mais une étude récente parue le 10 novembre dans le Journal of Clinical Investigation a découvert qu’un simple changement dans le régime alimentaire pourrait être utile dans le traitement des patients qui en sont atteints. D’après les auteurs de l’étude, le manque d’un acide gras spécifique dans les tissus adipeux déclenche cette réponse anormale du système immunitaire.
Les scientifiques ont constaté que les tissus adipeux chez des personnes atteintes de sclérose en plaques, sont privés de niveau normal d’acide oléique. Le manque de celui-ci provoque une perte des capteurs métaboliques qui stimulent les cellules T (cellules tueurs/régulatrices) impliquées dans la réponse immunitaire aux maladies infectueuses, ont expliqué les experts. En absence des cellules régulatrices, le système immunitaire devient susceptible d’attaquer les cellules saines du système nerveux et de causer ainsi des problèmes de santé comme perte de vision et troubles cognitifs.
Pour confirmer leurs résultats, les scientifiques ont fait entrer de l’acide oléique dans les tissus adipeux de personnes souffrant de sclérose en plaques. Ensuite, ils ont observé une augmentation des niveaux des cellules T régulatrices. Les chercheurs évoquent le rôle bien connu de la génétique et de l’environnement dans le développement de cette maladie auto-immune. Compte tenu donc de ces résultats, les chercheurs suggèrent que l’un des facteurs environnementaux se traduit par l’alimentation.
Cependant, des recherches supplémentaires seront nécessaires pour savoir si un régime alimentaire riche en acide oléique peut aider les personnes touchées par sclérose en plaques. À titre d’information, cet acide gras mono insaturé se contient en grande quantité dans de nombreux aliments tels que viandes, avocats, olives, noix, fromages, œufs, lait, huiles de cuisson et pâtes.
Sources :