Une fête du printemps à souhaiter aujourd’hui ! Que symbolise la « marténitsa » bulgare et comment la fabriquer comme porte-bonheur ?

Par Marie-Anne Lenormand
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Un côté important du « profil » d’un peuple, ce sont ses fêtes. Chacune est chargée de symbolique et exprime les espoirs, les rêves et les sentiments pendant une période de réjouissance collective. Une fête est un jour férié où l’on ne travaille pas. Pour cette raison, il y a des pays où une journée festive est appelée « vide », c’est-à-dire libre, sans occupations. Vous êtes-vous posé la question pourquoi les fêtes populaires traditionnelles se déroulent nombreuses en hiver ? Parce qu’en hiver, on ne peut pas travailler dans les champs. On attend les Pâques, mais avant, les rites et les traditions pour chasser le froid et les maladies et inviter le Soleil et la fertilité sont connues dans le monde entier. Une fête du printemps est typique pour les peuples balkaniques qui, le 1 mars s’offrent un objet symbolique appelée « marténitsa » en Bulgarie et « martisor » en Roumanie. Curieux de connaître de quoi il s’agit ? Continuez à lire !

Le 1 mars : une fête du printemps à l’origine païenne

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Qu’est-ce qu’on veut le plus dans la vie ? La liste est longue et commence toujours par la Santé, suivie du Bonheur, de la Chance et de toutes sortes de vœux personnels. On espère que de petits objets « porte-bonheur » exhauceront nos désirs intimes. Il y a une fête du printemps qui est populaire chez quelques peuples balkaniques : Bulgares, Roumains, Macédoniens, Serbes. C’est le 1 mars où l’on s’offre un objet chargé de beaucoup de symbolique – la marténitsa. Elle est porteuse de vœux de santé et de force et est fabriquée de fils blancs et rouges. Comme au passé lointain, c’étaient les grands-mères qui fabriquaient ces amulettes, c’est pourquoi, on appelle cette fête du printemps approchant « Grand-mère Marta », en bulgare « Baba Marta ». La femme la plus âgée dans la famille tordait un fil blanc et un fil rouge et nouait la marténitsa sur les poignets des enfants, à la porte de l’étable et du poulailler, aux branches des arbres fruitiers. On souhaitait la santé et la fertilité au début du nouveau cycle dans la nature.

Une belle légende pour une belle fête du printemps

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Pour comprendre l’origine et la symbolique de cette fête païenne, il faut connaître une période de l’histoire bulgare, notamment celle qui est liée à la création de l’État. Le grand khan Koubrate avait cinq fils et une fille qui n’ont pas respecté le testament de leur père de rester ensemble et unis, et se sont séparés. L’un d’eux, Asparouch, s’est mis en tête d’une grande partie du peuple bulgare et a traversé le Danube pour fonder un état puissant au sud au VIIème siècle. La fille du grand khan et sœur d’Asparouch Khuba a été prise en otage par les Khazars. C’est dans ce contexte, mais à titre folklorique que apparaît la légende sur la marténitsa.

Comme Asparouch voulait libérer sa sœur Khuba et son frère Bayan des mains ennemies, il leur a promis d’envoyer un oiseau portant un fil d’or dès qu’il s’était installé sur le nouveau territoire avec son peuple. Khuba devait renvoyer la colombe avec un fil blanc noué au pied, pour annoncer sa fuite. Même poursuivis par les troupes khazares, la sœur et le frère d’Asparouch sont arrivés sains et saufs jusqu’aux bords du Danube. Malheureusement, une flèche ennemie a atteint la colombe blanche dont le sang a fait rougir le fil blanc. Depuis lors, d’après l’ordre du khan, le fil blanc et rouge ne devait jamais être déchiré pour symboliser la force, la vie et l’unification. La tradition postérieure a ajouté d’autres significations : santé, bonheur, chance, espoir, fertilité. On a commencé à tisser des fils de laine blancs et rouges pour célébrer le 1 mars, la fête du printemps des Bulgares. La marténitsa a pris d’autres formes et figures, mais la symbolique bicolore a été préservée pendant les siècles.

Comment fabriquer une marténitsa comme porte-bonheur ?

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Voulez-vous être sains et heureux pendant toute l’année ? Prenez un fil blanc et un fil rouge, de préférence en laine. Nouez-les ensemble. Étirez les fils ensemble et commencez à les tordre entre vos doigts, dans un seul sens. Tordez jusqu’à ce que, en détendant un peu, ils commencent à s’enrouler l’un et l’autre. C’est la façon la plus simple pour fabriquer votre marténitsa porte-bonheur.

Il y a bien sûr le bricolage à crochet. On prend toujours deux fils en laine, on fait un nœud et on commence à tisser une « chaînette » en blanc et en rouge pour l’enfiler au poignet. Vous précisez la longueur de ce bracelet symbolique. L’important est qu’il soit fait de matériaux naturels. On croît que la torsion augmente le pouvoir magique des deux couleurs. D’autres couleurs aussi importantes, peuvent leur être ajoutées. Par exemple, le bleu est un symbole de l’eau et du ciel, le vert – du champ et de la forêt, l’orange et le jaune – du soleil.

On porte la marténitsa soit jusqu’au 9 mars qui est la fête religieuse des Saints 40 Martyrs, soit jusqu’au 25 mars – l’Annonciation. La première fois que vous voyiez une cigogne ou une hirondelle, dès que vous entendez le cri d’un coucou ou vous remarquez un arbre fleuri, c’est le moment de vous séparer de votre marténitsa. La tradition dit de la mettre sous une pierre pour susciter la santé et la fertilité.

Joli rite, n’est-ce pas ? Cette vidéo vous donne une petite info!

 



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