Qu’est-ce que les redoux en hiver et comment affectent-ils les plantes ? Quelle prévention pour éviter les dégâts ?
Depuis une décennie et même plus, mes abricotiers sont secs, après une autre décennie pendant laquelle ils donnaient tant de fruits qu’il fallait les offrir aux voisins. Je suis sûre que cela est dû aux gels tardifs (les saints de glace sont cruels même au milieu de mai) et aux redoux en hiver. Aucun doute que les fluctuations de température qui poussent les bourgeons à s’ouvrir sont dus au changement climatique. Peut-on gérer les redoux en hiver et protéger ses arbres contre les endommagements ? Toutes les réponses dans cet article !
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Les redoux en hiver : késako ?
Il existe plein de dictons et de proverbes sur la météo dont nos ancêtres s’orientaient pour entreprendre tel ou tel travail aux champs. Malgré qu’ils ne peuvent pas être pris au pied de la lettre, ils nous donnent des signes. Si à la Saint-Marcel, on sort sa pelle, quelques jours plus tard, le 19 janvier, on est optimiste : « Janvier de glace fait le point, février qui passe le rompt ». C’est vrai, notre plus grand désir est que l’hiver s’en aille et que nous sortions pour les travaux au jardin. Mais il faut avoir à l’esprit les redoux en hiver qui sont suivis inévitablement des stress hivernaux. Si vous n’avez pas eu la bonne pensée de protéger certaines plantes fragiles par un voile d’hivernage, vous en supporterez les conséquences.
Acclimater et désacclimater sont deux termes et processus étroitement liés aux redoux hivernaux. Suite aux fluctuations des températures, les plantes perdent leur tolérance au gel et la capacité à lui survivre. On parle alors de désacclimatation qui est un processus opposé à l’acclimatation. Lorsque les plantes ont été acclimatées à un certain degré, toutes les températures qui sont plus chaudes que celles que les plantes ont déjà connues peuvent déclencher une désacclimatation. Celle-ci se produit plus rapidement que l’acclimatation et elle peut être complètement réversible, partiellement réversible ou complètement irréversible selon la température et la durée.
Les périodes chaudes suivies d’une chute rapide de la température en hiver après la désacclimatation des plantes sont très critiques et peuvent être considérées comme une raison majeure de la destruction hivernale de beaucoup de plantes et d’arbres fruitiers.
Les plantes d’extérieur face aux gels et aux redoux en hiver
Vous avez peut-être vu des arbustes écrasés par des congères, qui bourgeonnent par une chaude journée quelques semaines plus tard, et vous vous êtes probablement demandé comment les plantes tolèrent ces anomalies. Aucunement ! De nos jours, le changement climatique affecte le moment des événements saisonniers dans les cycles de vie des plantes, des oiseaux et des insectes en perturbant les schémas météorologiques. De cette façon, en observant on peut tester les capacités d’adaptation de nombreuses espèces.
Pour se prémunir contre le gel tout en profitant de la pleine saison de croissance, les arbres et les arbustes ont développé trois façons de sentir le moment propice pour commencer à pousser au printemps.
Premièrement, les plantes conservent leur dormance hivernale jusqu’à ce qu’elles aient été exposées à un certain nombre de jours froids d’hiver. Cette sorte de protection les aide à éviter la feuillaison ou la floraison pendant les périodes anormalement chaudes au milieu de l’hiver.
Deuxièmement, les plantes ont également des besoins de réchauffement printanier qui favorisent la croissance après avoir connu un certain nombre de journées chaudes chaque printemps. Cette caractéristique les aide à commencer à se développer dès qu’il fait suffisamment chaud.
Troisièmement, certaines plantes ont également une réponse photopériodique, ce qui signifie qu’elles réagissent à la durée d’exposition à la lumière sur une période de 24 heures.
Comment les plantes survivent-elles au froid glacial succédant les redoux hivernaux ?
Lors des rudes journées d’hiver, lorsque les températures sont bien en dessous de zéro, les animaux hibernent ou se blottissent dans leurs abris protégés. Mais les arbres et les arbustes se dressent face au froid glacial. Les tissus de leurs troncs, branches et racines sont vivants. Comment y survivent-ils ?
En automne, les plantes ligneuses commencent à se préparer pour l’hiver. Lorsque leurs feuilles changent de couleur et tombent, leurs brindilles, branches et troncs commencent à perdre de l’eau. Par suite, leurs cellules contiennent des concentrations plus élevées de sucres, de sels et de composés organiques. Cela abaisse le point de congélation des cellules et des tissus et leur permet de survivre à des températures bien inférieures au point de congélation normal de l’eau. Par contre, l’astuce a cependant ses limites, de sorte que des événements de froid extrême peuvent tuer certaines plantes.
La façon de s’opposer en quelque sorte et partiellement à la gelure est la mise de paillis autour des pieds des arbres et des arbustes. Dans la plupart des cas, la température du sol autour des racines reste égale ou supérieure au point de congélation. Le sol, les feuilles mortes et les couches de neige persistantes isolent le sol au-dessus des racines et l’empêchent de perdre de la chaleur.
Le danger des gelées printanières
Si les plantes ont résisté stoïquement aux hivers froids, le début du printemps apporte de nouveaux dangers. Chaque espèce a un temps de feuillure caractéristique. Les espèces à feuilles précoces telles que les myrtilles et les saules sont les parieurs du règne végétal. Les espèces plus tardives, comme le chêne et le pin, sont les types prudents et conservateurs. Pour toutes les espèces, le feuillage trop précoce est un risque car les gelées tardives peuvent endommager ou tuer les jeunes feuilles. C’est pourquoi, la prévention contre le gel doit être une priorité.
Les fleurs sont également vulnérables aux gelées printanières imprévisibles car elles contiennent beaucoup d’eau. Si les fleurs des arbres fruitiers, comme les pommiers, sont tuées par le gel, les arbres ne produiront pas de fruits plus tard dans l’été.