Vent de sable du Sahara : Quels sont les risques liés à ses poussières ? Comment se protéger ?

Difficile d’échapper à ces images : une fine couche de sable sur les voitures et un surprenant ciel orangé. Pas de panique, il ne s’agit pas d’une attaque nucléaire. Plusieurs régions de France ont été recouvertes de poussières de sable ces derniers jours. En effet, le passage d’un puissant vent de sable du Sahara, le sirocco, a transporté des particules de l’Afrique du Nord jusqu’à l’Europe de l’Ouest. Si de magnifiques clichés ont circulé sur les réseaux sociaux, il semblerait que ce phénomène ne soit pas sans conséquences pour notre bien-être. Voyons ensemble les dangers éventuels pour notre santé.

Vent de sable du Sahara : Quels sont les risques pour notre santé ?

De nombreuses particules nocives pour la santé se trouveraient dans ce sable venant d’Afrique. Citons entre autres : nitrate, sulfate, cadmium, phosphore, ammonium, fer, aluminium. La durée de vie moyenne des particules de poussière dans l’atmosphère varie de quelques heures pour celles dont le diamètre excède 10 μm, à plus de dix jours pour celles dont le diamètre est inférieur à 1 μm. Voyons ensemble en quoi consiste cette pluie de sable, ce qu’elle transporte ainsi que les éventuels risques pour notre santé physique comme les problèmes oculaires ou la santé respiratoire. Suivez le guide !

La pluie de sable : de quoi s’agit-il ?

Selon Météo France, il s’agit d’un phénomène météorologique courant en hiver : des poussières venues du Sahara se déplacent jusqu’en Europe. Ceci est le résultat de conditions météorologiques particulières. On vous explique cela : d’abord, la dépression, associée aux vents forts qu’elle génère, soulève le sable du désert africain. Ensuite, face au flux du sud puissant et régulier depuis le Maghreb jusqu’aux rivages européens, les particules transportées par le vent traversent la mer et viennent se déposer au sud de l’Europe.  Simple comme bonjour non ?

Que transportent le vent de sable du Sahara ?

Des études scientifiques démontrent que les particules de poussière peuvent entraîner avec elles tout un tas de polluants et d’agents pathogènes qu’elles croisent sur sa route. Citons pêle-mêle, des pollens, des bactéries ou des virus. Pire, des composés chimiques potentiellement dangereux comme des métaux lourds ou des pesticides pourraient aussi faire le voyage avec les particules.

Des problèmes oculaires

Une étude publiée en 2008 dans la revue scientifique Environmental Geochemistry and Health, a mis en exergue le fait que les poussières de sable puissent être associées à des problèmes oculaires comme des conjonctivites. Le risque dépendrait de la taille des poussières. D’après l’OMS, les particules de plus de 10 μm ne peuvent être inhalées et n’affecteraient donc que les organes externes. Elles provoqueraient surtout des irritations de la peau et des yeux, ainsi que des conjonctivites et accroissent le risque d’infection oculaire.

Des troubles respiratoires

Ce phénomène peut occasionner des irritations et des problèmes respiratoires notamment pour les personnes fragiles. Cette pluie de sable serait comparable à un épisode de pic de pollution atmosphérique, car l’arrivée de ces poussières a un impact sur la qualité de l’air. En effet, d’après une étude parue en 2008 dans la revue Epidemiology, plusieurs particules néfastes pour la santé se trouveraient dans ces poussières de sable provenant du Sahara.

Lorsque la taille de ces particules serait inférieure à 10 μm, elles pourraient être inhalées et se déposer dans le nez, la bouche et les voies respiratoires supérieures. Des affections respiratoires comme l’asthme, la trachéite ou la pneumonie feraient partie des conséquences négatives pour notre santé physique. De plus, cette étude semble confirmer que lors de ces épisodes, le nombre de décès augmenterait de 8,4 %, sans toutefois conclure que la composition chimique de l’air en est directement responsable.

Un impact sur les naissances

Une étude publiée en 2019 dans la revue Occupational and Environmental Medicine en est arrivée à cette conclusion : l’exposition à ces poussières du Sahara pendant la grossesse multipliait par trois le risque de naissance prématurée. En Afrique de l’Ouest, si la concentration de poussière augmente de 25 % dans l’air (dix microgrammes de poussière de plus dans chaque mètre cube d’air) la chance de survie d’un nouveau-né réduirait de 18 %.

Comment se protéger du vent de sable du Sahara ?

Tout d’abord, inutile de dramatiser. En effet, les concentrations retrouvées en France n’égalent pas celles observées en Afrique de l’Ouest. Tout devrait donc bien se passer. Pour autant, nous vous conseillons de ne pas faire du sport en plein air lors de ces épisodes de poussières.

Certains spécialistes ont une solution toute trouvée : porter le masque anti Covid-19 pour se protéger. Ingénieux non ? Enfin, sachez qu’il faudra s’y faire. En effet, d’après le Centre de prévision de la poussière atmosphérique de Barcelone, le réchauffement climatique pourrait encore augmenter la fréquence et l’intensité de ces phénomènes.