C’est quoi « l’effet Mozart K448 » et comment influence-t-il les personnes épileptiques ?

Par Amélie Lafon

L’épilepsie touche environ 1 % de la population mondiale et parmi ces personnes 1/3 souffrent d’une épilepsie réfractaire ou résistante aux médicaments. Heureusement, les chercheurs ont trouvé une solution remarquable ! Selon une étude publiée le 16 septembre dans la revue Scientific Reports, la sonate de Mozart pour deux pianos en ré majeur (K448) peut calmer l’activité cérébrale, grâce à des mélodies qui créent un sentiment de surprise. Le résultat est connu sous le nom « effet Mozart ».

« L’effet Mozart K448 » : Comment la musique classique influence l’activité cérébrale chez les personnes épileptiques ?

l’effet Mozart K448 influence l’activité du cerveau chez les personnes épileptiques

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Il existe de plus en plus de preuves de l’efficacité de la musique classique, en particulier de la Sonate pour deux pianos en ré majeur (K448) de Mozart, pour réduire l’activité épileptiforme ictale et interictale (IED). Les chercheurs ont mesuré l’influence du K448 sur les décharges épileptiformes interictales intracrâniennes à l’aide d’une surveillance intracrânienne. L’étude qui a été menée sur 16 patients hospitalisés pour une épilepsie qui ne répondait pas aux médicaments a renforcé encore de plus l’espoir que la musique pourrait être utilisée pour de nouveaux traitements non invasifs. Avec un âge moyen de 39,32 ans et environ 63 % hommes, les participants dans l’étude ont été séparés en deux groupes afin de déterminer si la durée d’exposition était un facteur important. Le résultat est une réduction des IEDs pendant la version originale du K448 après 30 s d’exposition !

Outre les crises et leurs comorbidités associées, les personnes épileptiques présentent des décharges épileptiformes interictales (DEI). Les DEI résultent de la mise à feu brève et synchrone de populations de neurones qui sont typiquement impliquées dans les réseaux épileptiques. Ces DEI sont des biomarqueurs connus qui sont associés à la fréquence des crises et aux troubles cognitifs. Ainsi, les interventions liées aux IED peuvent donner un aperçu des nouvelles thérapies pour l’épilepsie et ses comorbidités connexes.

Les travaux antérieurs de l’équipe ont démontré qu’une stimulation auditive de 40 Hz pouvait réduire les DEI chez des sujets atteints d’épilepsie réfractaire et présentant des taux élevés de DEI de base. Historiquement, la pertinence de la stimulation sensorielle gamma est apparue suite à la découverte de 1991 d’une réduction des oscillations gamma chez les humains atteints de la maladie d’Alzheimer (MA). Depuis lors, les scientifiques recherchent des différents stimuli auditifs (qui n’étaient pas K448) en tant qu’une intervention non invasive pour l’épilepsie réfractaire. Mais les patients n’ont montré aucun changement dans l’activité cérébrale, même par les chansons de leurs genres musicaux préférés.

En bref : « L’effet Mozart K448 » est une méthode de traitement alternative qui a une influence positive chez les patients qui souffrent d’épilepsie réfractaire et qui ne réagissent pas aux médicaments pharmacologiques. Les résultats suggèrent que  » l’effet Mozart K448  » dépend de la durée d’exposition et peut moduler de manière préférentielle l’activité des réseaux émotionnels frontaux, ce qui permet de mieux comprendre le mécanisme qui sous-tend cette réponse.

Source :

Scientific Reports (16 september 2021) : « Musical components important for the Mozart K448 effect in epilepsy », Robert J. Quon et coll.

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