Honjok ou le secret pour vivre heureux seul comme les millenniaux coréens

Avec le chou fermenté Kimchi qui fait fureur, la frénésie autour les groupes K-pop et les multiples astuces beauté, les unes plus étonnantes que les autres, il paraît que les coréens savent tout faire et ils le font parfaitement. Mais savez-vous quel est leur secret pour vivre heureux ? Si vous avez déjà entendu le mot « honjok » vous avez probablement une idée à ce sujet … Sinon, poursuivez votre lecture et découvrez la réponse qui se révèle plus surprenante que vous ne le pensez !

Et si l’on apprenait à aimer la solitude ?

Il semble que le titre du livre de Crystal Tai et Francie Healey « Honjok – le secret des coréens pour vivre heureux dans la solitude » en dit assez. Mais le terme est en fait composé de plusieurs couches sémantiques que l’on examinera une par une dans les paragraphes suivants. Consultez-les et jugez par vous-mêmes si la vie solitaire est faite exactement pour vous ou si vous continuerez votre quête du bonheur de façon alternative.

Honjok ou l’art de vivre heureux en autosuffisance

Honjok (en coréen: 혼족) est un terme sud-coréen composé des morphèmes correspondant à « seul » et « tribu ». On pourrait le traduire littéralement comme « tribu d’un » ou, par association, comme «considérer soi-même la tribu entière ». Pour être plus précis, le lexème désigne les personnes qui pratiquent volontairement des loisirs solitaires et, d’une manière plus générale, leur mode de vie en solo.

Ces introvertis bénévoles prennent beaucoup de temps pour soi et ne se sentent pas embarrassés de l’admettre. Par exemple, les gens honjok choisissent de sortir en ville sans compagnie pour prendre un repas, boire quelques cocktails ou faire des courses et ce fait les rend bien heureux. En outre, ils trouvent tout à fait normal de passer leur congé à la maison ou de partir en vacances seul.

On considère le mode de vie honjok comme un virage à 180 degrés par rapport au comportement coréen traditionnel axé sur les valeurs sociales en Communauté. Mais pour les pratiquants il n’y a rien de scandaleux, ni d’ascétique dans ce « solitairisme » visé. Pour les coréens honjok, vivre heureux signifie être autosuffisant et se concentrer sur son épanouissement personnel. C’est non seulement accepter sa solitude, mais l’embrasser, voire y aspirer !

Le terme honjok a été introduit pour la première fois en 2010, mais son utilisation a progressivement augmenté depuis 2017. La raison en était que pendant cette période on a constaté une hausse importante et continue dans le nombre de ménages coréens composés d’une seule personne. En fait, ce nombre augmentait constamment depuis les années 90 du siècle précédent pour atteindre son apogée historique de 30% en 2020 !

Les différents types de comportements honjok

Un autre fait curieux est que honjok englobe plusieurs types de comportements dont vous connaissez probablement un ou deux. À titre d’information, le mode de vie honjok peut être divisé en 3 catégories : hon-bap, hon-sul et hon-nol. La première, hon-bap, représente la pratique de manger seul dans un établissement public sans être gêné par les regards des autres et parfois sans même en être conscient. On se sent à l’aise de manger seul, on apprécie la nourriture et c’est tout ce qui est nécessaire pour vivre heureux dans le moment donné !

Ensuite, hon-nol fait référence aux personnes qui ne se sentent pas seules au sens traditionnel négatif qu’on attribue à la solitude. Ces gens aiment les loisirs individuels et veulent disposer de leurs propres temps et espace pour leurs activités de divertissement préférés. Ils n’apprécient simplement pas la compagnie d’autrui quand ils veulent s’amuser. En Corée de Sud, on a des salles de karaoké spécialement conçues pour une personne où l’on peut chanter ou regarder des films seul !

Finalement, hon-sul signifie l’acte de boire seul dans un bar sans prêter attention aux autres personnes y présentes. Mais on peut le pratiquer pareillement chez soi et c’est en fait l’endroit hon-sul préféré par 85% des coréens honjok. Les statistiques indiquent que presque la moitié des demandés n’est accoutumée à boire solo à la maison qu’une ou deux fois par mois ce qui est quelque peu rassurant. Toutefois, un tiers admet de le faire une ou deux fois par semaine tandis que le reste des consommateurs s’engage en dégustation isolée même plus régulièrement. À vous de décider s’il s’agit de mode de vie individualiste contemporain ou d’alcoolisme franc …

Vivre heureux seul est jouir de son indépendance !

Mais laissons les coréens hon-sul trouver eux-mêmes la solution de leurs problèmes, ainsi que leurs propres remèdes contre la gueule de bois. Examinons quelles sont les différentes manières de passer l’idée honjok à travers le prisme européen dans le but d’apprendre à jouir pleinement de son indépendance. Autrement dit, comment vivre heureux non pas malgré la solitude, mais grâce à elle ? Alors, examinons les avantages purement physiques de vivre, s’amuser et voyager seul qui de leur part entraînent des effets psychologiques positifs à ne pas sous-estimer.

Comment bien vivre la solitude ou les avantages de la vie en solo

Avant toute chose, vivre seul signifie que vous pouvez profiter de l’ensemble de votre espace à tout moment donné. Et selon les psychologues, la présence d’un refuge personnel (qu’il soit physique ou mental) est l’un des facteurs déterminant notre bonne santé psychique qui est de sa part indispensable pour vivre heureux. Soyons francs, la préservation de l’intimité est quasiment impossible quand on doit partager son domicile avec d’autres personnes !

Puis, être l’occupant unique de l’espace habitable veut dire vivre selon ses propres règles ! Du coup, vous meublez et décorez les pièces comme vous le souhaitez et vous ne devez demander à personne si une salle de bain de style industriel ou un salon jaune et gris leur va bien. Vous pouvez ranger votre chambre à coucher ou laver vos assiettes quand vous en avez envie, n’est-ce pas ? Plus important encore, vous vous occupez de vos propres dégâts et vous ne devez pas mettre en ordre le bazar des autres !

Un autre avantage important de la vie autonome, c’est la possibilité de travailler plus effectivement à domicile. Apparemment, pour beaucoup de gens (surtout en Asie), travailler ardemment et vivre heureux sont les deux revers d’une même médaille ! Pour des raisons évidentes, même le moindre bureau dans un placard mis en place dans un recoin de votre micro-appartement célibataire est meilleur qu’un grand home-office dans une maison bondée.

Enfin, vivre en autosuffisance physico-psychologique vous permettra de disposer de vos propres capitaux au profit de votre situation financière actuelle. Où dépenser à outrance et quand réduire votre coût de vie sera votre choix réfléchi et non pas un compromis que vous devez constamment refaire. À propos, l’une des caractéristiques les plus importantes d’une telle gestion financière individuelle est le pouvoir d’achat considérablement élevé. C’est donc bon pour l’économie aussi !

Pourquoi vivre heureux et voyager seul vont de pair ?

Le voyage a toujours été l’un des thèmes récurrents principaux des chercheurs du bonheur « professionnels » et amateurs. Bien sûr, il s’agit surtout d’une expédition métaphorique visant la découverte de son être intérieur. Mais partir en autodécouverte a également un côté purement somatique, qu’on ne doit déprécier non plus … Comme le dit le proverbe : « C’est le voyage qui vous fait ou vous défait. » !

Quand on planifie ses prochaines vacances, choisir la saison la plus adaptée et l’itinéraire de rêve (selon ses propres idées spécifiques) peut être assez stimulant en soi. Ajoutez-y le fait qu’on économise de l’argent en voyageant seul et vous avez une recette de succès ! Mais hormis ces avantages évidents et plus ou moins prosaïques on reçoit en prime quelques bienfaits spirituels insoupçonnés.

D’après plusieurs études psychologiques, l’un des secrets pour vivre heureux est forger sa propre bonne chance. C’est-à-dire, arrêter de compter sur les autres ou de les blâmer pour nos erreurs.  Dans le processus du voyage, le soi-disant touriste solitaire apprend à compter uniquement sur soi-même dans des situations variées. Peu à peu, il cesse de s’appuyer sur les autres personnes dans sa vie, il s’initie à saisir les opportunités, à écouter ses instincts et à agir résolument !

Sortir de sa zone de confort est la clé pour vivre heureux

Dans la plupart des cas, voyager seul va main dans la main avec silence et sérénité. C’est notamment ce calme qui donne la possibilité de réfléchir profondément à l’expérience dans son ensemble et d’analyser mieux non seulement le monde qui nous entoure mais aussi notre propre comportement contextuel envers les autres. En fin de compte, on doit premièrement pouvoir entendre sa voix intérieure pour y faire confiance par la suite !

Le dernier « effet désirable » de l’exploration indépendante qu’on va citer dans cette fiche est qu’elle augmente la confiance en soi de manière inégalée. Avec chaque voyage individuel on s’enrichit, mais en même temps on se met au défi, on surmonte les obstacles éventuels et on revient plus fort que jamais. Oui, selon les spécialistes, sortir régulièrement de sa zone de confort est l’une des clés pour vivre heureux sur cette Terre que ce soit en couple ou en profitant de sa propre compagnie exclusive !

« Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent pour partir. »
Charles Baudelaire