Faut-il traiter les pommes de terre après la pluie ? Oui, avec de la bouillie bordelaise !

Vous en conviendrez autant que nous : la pluie au jardin est une aubaine tant elle fait du bien au gazon et aux cultures. Toutefois, si celle-ci est trop forte cela peut vite devenir problématique. D’autant plus qu’avec les changements climatiques, les pluies torrentielles vont malheureusement se multiplier dans les années à venir. Que peut-on faire pour limiter les dégâts ? Faut-il traiter les pommes de terre après la pluie ? Comment ? Suivez le guide !

Faut-il traiter les pommes de terre après la pluie ? Comment faire ?

Disons le d’emblée : les orages, qui sont courants de mars à juin , offrent les conditions idéales pour le développement du mildiou. C’est donc au milieu du printemps, où les nuits sont encore fraîches et les journées modérément chaudes, que la maladie a le plus de chance de se développer. En tant que maladie cryptogamique, le mildiou a besoin des conditions suivantes pour se développer :

• une forte humidité
• des températures modérées

Les premiers signes d’infestation de cette maladie apparaissent généralement après des fortes pluies, lorsque l’hygrométrie dépasse les 90 %, suivies par des températures qui oscillent entre 10 et 25 °C. Tenez compte du fait que cette maladie peut se répandre grâce au vent mais aussi directement via la terre contaminée. La progression du mildiou s’arrêtera dès que les températures passeront sous le seuil des 25 °C pendant plusieurs heures par jour. Laissons de côté pour le moment les traitements préventifs contre le mildiou et voyons plus précisément comment traiter les pommes de terre contre cette maladie après la pluie.

Carte d’identité du mildiou

Le mildiou est une maladie cryptogamique causée par un pseudo-champignon de la famille des Phytiacées : le Phytophthora infestans. C’est la principale maladie des pommes de terre, qui peut causer des ravages irréversibles sur les récoltes. Il est repérable à ses taches brunes et huileuses qui se forment sur les feuilles. Ces dernières finissent par sécher. En milieu humide, vous pouvez apercevoir un duvet blanchâtre caractéristique du Phytophthora infestans par-dessus les tâches foliaires.Ces taches se répandent ensuite aux pétioles et aux tiges de la plante, avant d’atteindre les tubercules. Attention, la progression peut malheureusement être très rapide et atteindre l’ensemble des cultures en seulement quelques jours. Le mildiou se manifeste sur les pommes de terre elles-mêmes par l’apparition de taches brunes à la fois à la surface, mais aussi en profondeur. Elles ont un aspect sec et marbré lorsqu’on coupe un tubercule en deux.

Comment traiter les pommes de terre après la pluie ? Avec de la bouillie bordelaise !

On ne présente plus la bouille bordelaise qui a depuis longtemps fait ses preuves dans le domaine de la lutte contre le mildiou. Si c’est un traitement à l’efficacité prouvée contre cette maladie, c’est en partie grâce qu cuivre qu’elle contient qui a la capacité de bloquer la production de spores de Phytophthora infestans. La bouillie bordelaise est une poudre bleue qui doit être diluée et pulvérisée sur les plants atteints. Nous préconisons une application de 25 g de poudre par litre de préparation, à pulvériser après de fortes pluies ou tous les 15 jours. Notez qu’il convient de ne pas exagérer avec son utilisation, le cuivre qu’elle contient pouvant avoir un effet néfaste sur la qualité du sol. Ainsi, nous vous conseillons d’utiliser une buse fine pour maîtriser le dosage et la répartition de la bouillie bordelaise. pour vous donner une idée, ne dépassez pas une dose de 4 g par an pour 10 m² de potager. Enfin, s’il est possible de consommer les pommes de terre atteintes de mildiou, sachez qu’il faut faire vite. En effet, ces dernières se conserveront assez mal. Deux conseils pour ne pas risquer le développement de la maladie :

• ne stockez pas vos pommes de terre infectées à côté d’autres tubercules sains
• consommez-les rapidement.

A lire aussi : Quand planter les pommes de terre en 2024?