Traitement de la goutte : combiner ces 2 médicaments optimise la thérapie
La goutte présente une forme d’arthrite causée par un excès d’acide urique dans le sang. Pour faire baisser le taux de celui-ci et soulager l’état des patients, les médecins utilisent le plus souvent le médicament KRYSTEXXA. Mais dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’Université du Michigan ont trouvé une façon d’optimiser le traitement de la goutte. C’est possible grâce à une combinaison qui offre une meilleure solution aux personnes ayant des difficultés à réguler leurs niveaux d’acide urique via les thérapies conventionnelles. Les résultats ont paru le 22 mars 2021 dans le journal Arthritis & Rheumatology.
De nouvelles découvertes importantes à propos du traitement de la goutte
Cette forme particulière d’arthrite provoque des crises récurrentes qui se caractérisent par de vives douleurs à une ou quelques articulations, une raideur articulaire, ainsi qu’une peau chaude et décolorée autour de la zone concernée. On parle donc de crises de goutte qui se déclenchent de façon inattendue, souvent pendant la nuit, et qui durent quelques jours. Ensuite, les symptômes disparaissent pour plusieurs semaines.
Aucun traitement curatif de la goutte n’est pas disponible à ce stade. L’approche thérapeutique vise notamment à apaiser les symptômes d’une crise sévère et à freiner celle-ci grâce à des anti-inflammatoires. Des médicaments réduisant le taux d’acide urique dans le sang sont également prescrits pour prévenir les récidives et les complications.
Pour améliorer le traitement de la goutte, le Dr. Puja Khanna, professeur à l’Université du Michigan, et ses collègues se sont mis à étudier une nouvelle piste promettant d’optimiser les soins. Plus concrètement, ils ont décidé de combiner deux traitements existants. Le premier, c’est KRYSTEXXA que nous avons mentionné plus haut. En tant qu’un médicament indépendant, ce remède déclenche une réponse immunitaire. Le corps fabrique donc des anticorps qui éliminent les molécules du médicament et limitent ainsi l’efficacité de ce dernier. L’immunosuppresseur oral mycophénolate mofétil (CellCept) est le deuxième médicament disponible. Les chercheurs voulaient donc savoir si ce dernier pouvait restreindre la production d’anticorps et préserver ainsi la capacité de KRYSTEXXA de maintenir de faibles taux d’acide urique.
Pour en savoir plus, les chercheurs ont organisé une étude clinique portant sur 32 personnes qui ont reçu soit du CellCept, soit du placébo avant d’être soumises à des perfusions de KRYSTEXXA. Trois mois plus tard, le traitement oral était terminé, mais celui à base de KRYSTEXXA s’est poursuivi. Parmi les volontaires ayant reçu une combinaison des deux traitements, 86% ont atteint le niveau d’acide urique ciblé de 6 mg/dl contre 40 % dans le groupe placébo.
Référence : Arthritis & Rheumatology (2021) : « Reducing Immunogenicity of Pegloticase With Concomitant Use of Mycophenolate Mofetil in Patients With Refractory Gout: A Phase II, Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Trial », Puja Khanna et coll.