Des médecins ont identifié l’un des mécanismes causant le syndrome du côlon irritable
Nous vous avons dit à plusieurs reprises que favoriser la santé intestinale est une priorité de chaque personne qui se respecte. Il existe pourtant des facteurs pouvant mettre le microbiote en déséquilibre en causant ainsi des troubles du bon fonctionnement de l’intestin. Tout cela perturbe notre vie quotidienne. L’une de ces conditions les plus fréquentes s’appelle le syndrome du côlon irritable qui touche 5% des Français et dont les origines sont encore mal connues. Toutefois, un chercheur en gastro-entérologie de l’Université de Leuven en Belgique, a identifié l’un des mécanismes favorisant le développement de ce dérèglement gênant.
Identification de l’une des causes du syndrome du côlon irritable
Connue également comme syndrome de l’intestin irritable (SII) ou encore colopathie fonctionnelle, ce trouble digestif chronique se caractérise par douleurs abdominales, ventre ballonné, diarrhées ou constipations. Il s’agit d’ailleurs d’une maladie sans gravité, mais extrêmement gênante voire handicapante. Alors, qu’en est-il des nouvelles découvertes ?
Publiée dans la revue Nature le 13 janvier 2021, l’étude menée en Belgique semble avoir identifié l’une des origines du syndrome du côlon irritable. Expliquons d’abord que les cellules de l’immunité présentes dans un intestin sain ne sont pas activées par des aliments. En revanche, s’il s’agit d’un intestin touché par ce trouble digestif, certains aliments ont tendance à stimuler les cellules de l’immunité innée appelées mastocytes. Ceux-ci libèrent de l’histamine ou la molécule qui engendre des douleurs abdominales.
Compte tenu qu’un grand nombre de personnes souffrent de colopathie fonctionnelle à la suite d’une infection intestinale, les auteurs de l’étude ont donc élaboré une hypothèse. Cette dernière repose sur le fait que le système immunitaire devient sensible aux aliments dans l’intestin en même temps que la survenue de l’infection.
Pour tester cette hypothèse, les médecins ont imité une infection intestinale chez des souris. Ils étaient contaminés par une bactérie et en même temps, ils ont reçu de l’ovalbumine – une protéine de l’œuf couramment utilisée en tant qu’un antigène alimentaire. Une fois l’infection contrecarrée par l’immunité, les petits rongeurs étaient à nouveau nourris avec la protéine.
Les résultats de la simulation d’infection intestinale ont montré la stimulation des mastocytes, ce qui a activé la sécrétion d’histamine et par conséquence – l’apparition de douleurs abdominales. Les souris non infectées étaient en bonne santé.
Dans le cadre du syndrome du côlon irritable, cette réponse immunitaire est locale et la libération d’histamine s’effectue uniquement dans la zone affectée par l’infection. Les spécialistes ont constaté le même phénomène chez l’homme.