La consommation d’alcool, même limitée, est nocive pour le cerveau
Comme nous le savons tous, l’abus d’alcool entraîne plusieurs conséquences pour la santé générale, en particulier pour le système cardiovasculaire. Voici pourquoi, les professionnels de santé recommandent fortement d’en diminuer son apport. Cependant, une étude britannique récente, qui serait bientôt examinée par des scientifiques indépendants, a indiqué que la consommation d’alcool même limitée est néfaste pour le cerveau. Les résultats préliminaires ont été publiés le 12 mai 2021 dans la revue medRxiv.
La consommation d’alcool, peu importe la quantité, endommage le cerveau
Réalisée par des chercheurs de l’Université d’Oxford, l’étude portait sur les données médicales de plus de 25000 personnes provenant de la UK Biobank. Des facteurs comme âge, sexe, consommation d’alcool, taille et santé du cerveau (information fournie grâce aux imageries par résonance magnétique) ont été pris en compte. Mais de quel dégât parle-t-on au juste ? D’après l’auteure principale de l’étude, Anya Topiwala, « L’ensemble du cerveau semble être affecté et non seulement certaines régions spécifiques comme on le croyait auparavant », affirme l’expert cité par The Guardian.
Les chercheurs ont constaté qu’une consommation d’alcool plus importante par semaine était associée à une densité réduite de la matière grise dans le cerveau. Plus concrètement, l’alcool était responsable d’une diminution jusqu’à 0,8%. Un chiffre au premier abord faible, mais dont la contribution est plus importante que celle de tout autre facteur de risque modifiable. À titre comparatif, la contribution du tabagisme et de l’indice de masse corporelle est quatre fois moins élevée, précise Topiwala.
Ce rapport néfaste pour la santé est en effet davantage renforcé par des problèmes sous-jacents comme hypertension artérielle et indice de masse corporelle supérieur. De plus, contrairement à des études antérieures suggérant que boire du vin avec modération présente des avantages pour la santé par rapport à la bière ou d’autres boissons alcoolisées, la recherche actuelle n’a pas découvert des preuves pour confirmer ces affirmations.
Inutile de mentionner que la grande quantité d’alcool affecte non seulement le cerveau, mais la santé de l’Homme en général. Dans ce contexte, voici les risques à long terme à prendre en compte comme expliqués par CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis) :
- Hypertension, AVC, maladies cardiaques, hépatiques et troubles digestifs.
- Cancer du sein, de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, du larynx, du foie, du côlon et du rectum.
- Système immunitaire affaibli.
- Problèmes d’apprentissage et de mémoire y compris la démence.
- Troubles de la santé mentale comme dépression et anxiété.
- Troubles liés à la vie sociale comme problèmes familiaux, au boulot et chômage.
- Dépendance à l’alcool.
Références :
medRxiv (2021) : « No safe level of alcohol consumption for brain health: observational cohort study of 25,378 UK Biobank participants », Anya Topiwala et coll.
The Guardian (2021) : « Any amount of alcohol consumption harmful to the brain, finds study ».
CDC : « Alcohol Use and Your Health ».