Dans la vie d’une copropriété, il arrive un moment où la gestion par un syndic professionnel ne satisfait plus. Les frais de propriété, les discussions entre les différents propriétaires qui n’aboutissent pas, la gestion des travaux qui n’est pas réellement pilotée par un seul membre du syndic, etc. La solution la plus simple semble être de se tourner vers la gestion d’un syndic bénévole. Ce modèle, encore peu connu en France, attire de plus en plus de copropriétaires désireux de reprendre le contrôle. Mais qu’implique ce choix et comment en tirer le meilleur parti ?
Qu’est-ce qu’un syndic bénévole ?
Un syndic bénévole, comme son nom l’indique, est un copropriétaire de l’immeuble qui accepte de gérer une copropriété. Il prend donc le rôle d’un syndic professionnel, devant garantir la gestion de toutes les tâches qui incombent à celui-ci : gestion comptable, des travaux, annonce et tenue des assemblées générales, etc. Néanmoins, cela ne signifie pas que l’élu représentant les copropriétaires a tous les droits pour autant et la mainmise sur la gestion administrative budgétaire.
- Rappel : seul un ou plusieurs propriétaires peuvent faire la demande pour devenir syndic bénévole d’une copropriété. En France, la loi ALUR impose cette règle afin d’éviter toute gestion frauduleuse.
Pourquoi gérer une copropriété en syndic bénévole ?
Si la solution attire de plus en plus de copropriétaires, ce n’est pas un hasard. Le syndic bénévole présente des avantages concrets, notamment pour les petites copropriétés où le budget est serré et les relations sont plus personnelles.
1. Des économies toute l’année
À la différence d’un syndic professionnel qui facture souvent des honoraires élevés, sans compter les frais annexes pour chaque prestation supplémentaire, le syndic bénévole ne demande aucun frais. Grâce à celui-ci, les économies réalisées peuvent ainsi être utilisées pour des travaux ou des améliorations dans l’immeuble. C’est également un grand avantage, car les charges annuelles des copropriétaires sont automatiquement diminuées.
2. Une gestion et une implication plus réactive
Qui mieux qu’un voisin pour comprendre l’urgence d’une fuite ou d’un escalier cassé ? Avec un syndic bénévole, les problèmes ne s’enlisent pas dans de longues conversations et des solutions sont adaptées rapidement. Les décisions peuvent être actées rapidement, en accord avec les copropriétaires concernés. C’est une gestion de proximité qui mise sur l’efficacité.
Qui plus est, un syndic bénévole est forcément beaucoup plus attentif qu’un syndic professionnel au prix pratiqué par les prestataires et à la qualité de vie de la copropriété. Ainsi, dès que des dégradations sont constatées dans la copropriété ou qu’il faut régler un conflit, le syndic bénévole est généralement connu pour être le modèle de syndic le plus réactif, puisqu’il est immédiatement impacté par ce type de situation.
Les défis à surmonter
Toutefois, gérer une copropriété en syndic bénévole n’est pas une décision à prendre à la légère. La personne qui accepte ce rôle doit non seulement posséder des connaissances sur la gestion d’un syndic, mais également assumer toutes les responsabilités quant aux décisions qu’elle va prendre.
Des connaissances obligatoires dans la gestion de syndic
En devenant syndic bénévole, il est indispensable de détenir des connaissances de base en droit immobilier, en comptabilité et en gestion. Les lois encadrant les copropriétés sont complexes et évoluent régulièrement. Un syndic bénévole mal informé pourrait, sans le vouloir, commettre des erreurs préjudiciables à l’immeuble ou s’exposer à des litiges.
Ainsi, les erreurs les plus courantes touchent à la comptabilité et aux finances de la copropriété. Chaque année, il n’est pas rare de trouver dans la tenue des comptes des oublis ou des ajouts dus à des matériaux, des déclarations liées à des travaux, etc.
- À noter que ces erreurs ne sont pas forcément graves, puisqu’elles peuvent être corrigées à tout moment par un expert-comptable ou une personne qui a les compétences comptables nécessaires. Il est recommandé de s’informer ou de déléguer cette partie, qui peut s’avérer être la plus sensible, si vous avez des doutes quand elle a tenu des comptes de votre copropriété.
Une implication et une responsabilité… personnelle.
Un autre point à considérer est la responsabilité personnelle. Contrairement à un syndic professionnel, un syndic bénévole peut être tenu directement responsable en cas de mauvaise gestion. Il est donc indispensable de souscrire une assurance responsabilité civile pour se protéger de ce risque. Cette couverture garantit une certaine sérénité face à d’éventuels problèmes juridiques.
Le syndic bénévole : un choix gagnant pour les copropriétés dynamiques !
Le syndic bénévole est un modèle de syndic qui n’est pas forcément adapté aux plus grandes copropriétés. Néanmoins, il s’agit très certainement du modèle le plus flexible qui existe à ce jour en France, et le plus réactif. En effet, il est forcément plus impliqué dans la vie de la copropriété grâce à sa nature. Il demande forcément une implication personnelle et des connaissances techniques pour la gestion de l’immeuble.
Mais si ces deux critères ne sont pas un problème pour vous et que vous avez envie de faire des économies pour vous concentrer sur votre copropriété, alors le syndic bénévole est peut-être fait pour vous !