Pourquoi apporter du phosphore aux poules et quel est l’impact sur l’environnement ?
Quels sont les besoins nutritionnelles des poules ? Quelle est la ration alimentaire d’une poule par jour ? Quels élements doit-elle comporter et pourquoi apporter du phosphore aux poules ? Pour quelles raisons considérer le phosphore dans la nourriture des plumeux comme un double tranchant non seulement pour eux, mais aussi pour l’environnement ?
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Comment avoir des poules heureuses ?
Notoirement, les poules non stressées pondent des œufs « haut de gamme ». Et pour que ce soit garanti, elles doivent avoir tout le nécessaire comme : un abri protecteur, une hygiène impeccable, de la nourriture riche en minéraux, vitamines, protéines, lipides, glucides, de l’eau et bien sûr, de la liberté dans le cadre d’une clôture fiable où l’herbe ne manque pas. Qu’est-ce qui leur manque dans ce confort ? Les poules nourries ad libitum ont une tendance à l’obésité et cela est très grave par rapport à leur santé. Le surpoids chez une pondeuse par exemple influence la ponte et pour éviter la stéatose hépatique causée par la graisse accumulée, il faut contrôler la nature de l’alimentation et la fréquence des repas. Autrement dit, nourrir bien les poules ne signifie pas de les gaver, mais de leur donner exactement cette nourriture dont elles ont besoin et aux moments précis. Quel est le rôle du phosphore pour le développement des plumeux et est-ce qu’il doit être présent tout le long de leur vie ?
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Pourquoi apporter du phosphore aux poules ?
Dans la liste des nutriments nécessaires à l’amélioration des performances de reproduction, les minéraux occupent une position importante. Ils se trouvent en pourcentage suffisant dans la nourriture pour poules et contribuent à la qualité des œufs et à la santé des oiseaux. Le calcium et le phosphore sont à privilégier. Le premier est essentiel pour les coquilles solides et pour le système osseux en général, tandis que le deuxième contrôle l’énergie métabolisable. Bref, les besoins en calcium et en phosphore des poulets standards sont en lien étroit avec leur santé locomotrice. Le plus important est de préciser la quantité nécessaire, la forme sous laquelle en donner et comment optimiser.
En effet, le phosphore et le calcium sont les constituants de l’hydroxyapatite, principale composante minérale des os et s’avèrent des acteurs majeurs du processus de minéralisation osseuse. Le phosphore alimentaire peut être d’origine végétale ou d’origine minérale. Dans les végétaux, le stock du phosphore varie de 45 à 85 % et il s’y trouve sous forme phytique. Le reste est non phytique. Les céréales appropriées que les poules mangent contiennent du phytate ou un sel mixte d’acide phytique qui est la forme majoritaire du phosphore dans les végétaux.
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Qu’est-ce que le phytate ?
Ce sel insoluble est composé d’un acide phytique et de cations. Le problème de cette forme du phosphore pour l’alimentation des volailles est que n’étant pas ruminants, les poules ne disposent pas de phytases, qui sont les enzymes permettant la bonne ingestion du phosphore. Donc, la majorité du phosphore d’origine végétale n’est pas utilisable par la volaille et il s’accumule dans leurs excréments, d’où l’odeur forte et repoussante dans un poulailler.
Peut-être, utilisez-vous les fientes des poules au potager et elles sont un apport organique incontournable au sol, suite à leurs composants : azote, phosphore et potassium.
Comme ce « phosphore lié » non ingéré est rejeté par les oiseaux, sa présence dans leurs excréments en grande quantité peut être néfaste pour l’environnement. Si l’utilisation du fumier de volaille dépasse les besoins en phosphore des cultures, au fil du temps, le phosphore commencera à s’accumuler dans le sol. Aujourd’hui, dans certaines régions, le sol a très peu besoin de phosphore, ce qui provoque des soucis par rapport à l’état de l’environnement. Donc, il faut utiliser modérément le fumier des plumeux.
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De combien de phosphore ont besoin les poulets ?
Force est de constater que le phosphore d’origine minérale non phytique est indispensable en alimentation des volailles, tout en posant quelques problèmes : indigeste, capable de lier d’autres nutriments, tels que les cations, les acides aminés et l’amidon, et perturbateur de l’activité des enzymes digestives endogènes. Ces inconvénients ont amené à la conclusion que les phytates sont antinutritionnels.
On a mesuré une concentration de phosphore phytate entre 0,25 et 0,40 % dans les mélanges pour volaille. La capacité à utiliser le phytate dépend de nombreux facteurs liés au type d’oiseau et à son régime alimentaire. On peut dire franchement que les oiseaux n’absorbent pas suffisamment le phosphore pour une croissance et une productivité optimales si du phosphore inorganique n’est pas ajouté.
Une restriction trop sévère en P dans l’alimentation n’est pas recommandée car cela réduira la production d’œufs et détériorera leur qualité, favorisera la présence d’ostéoporose et augmentera la mortalité. Comme une prévention contre l’ostéoporose chez les poules, les spécialistes prônent l’apport de calcium supplémentaire.
Dans un premier temps, il faut calculer les quantités de phosphore servi pendant la période d’évaluation : Phosphore servi = quantité d’aliment servi X teneur en P total de l’aliment servi.
Le phosphore retenu dans le lieu d’élevage est égal à kg de gain de poids produit X facteur de rétention en P (g P/kg de gain de poids).
La formule pour calculer le P excrété : P excrété = P servi – P retenu.
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