Perte de l’odorat : des chercheurs français ont enfin élucidé les causes
La perte de l’odorat (anosmie) est sans aucun doute le symptôme du Covid-19 le plus distinctif, c’est un fait. Étant une manifestation particulièrement curieuse, elle intéresse fortement le monde scientifique, ce qui promet des révélations assez importantes. À titre d’exemple, un médecin canadien a révélé en février que l’anosmie peut durer jusqu’à 5 mois. Pourtant, malgré le grand nombre des travaux à propos de ce sujet, les mécanismes exacts étaient jusqu’ici méconnus. Enfin, une étude française récente a associé l’anosmie à une inflammation prolongée de l’épithélium et du système nerveux olfactif. L’étude était publiée le 3 mai 2021 dans la revue Science Translational Medicine.
Covid-19 : les mécanismes impliqués dans la perte de l’odorat enfin élucidés
Bien que la maladie à Covid-19 soit une infection respiratoire, un nombre assez élevé de patients ont signalé des symptômes extra-respiratoires. Tel est le cas de la perte de l’odorat dont le lien exact avec le SARS-CoV-2 est demeuré jusqu’ici incertain. Pour décrypter ce phénomène bizarre, des chercheurs de l’Institut Pasteur ont travaillé en collaboration avec leurs collègues du CNRS, de l’Inserm, d’Université de Paris et de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, a annoncé l’Inserm dans un communiqué publié le 5 mai 2021 en confirmant que les experts ont enfin pu identifier les mécanismes impliqués dans l’anosmie associée au nouveau coronavirus. La recherche était menée auprès des patients Covid-19 et a été terminée grâce à des analyses de modèle animal.
Selon les découvertes des chercheurs français, l’anosmie présente en effet une « conséquence d’une dégradation de l’organe sensoriel situé au fond des cavités nasales ». L’un des auteurs principaux de l’étude, Pierre-Marie Lledo, donne des explications plus détaillés en expliquant que « les neurones sensoriels sont infectés par le SARS-CoV-2, mais aussi le nerf olfactif et les centres nerveux olfactifs dans le cerveau ».
L’autre auteur principal, Hervé Bourhy, parle d’une autre révélation importante observée chez le modèle animal. Cité par l’Inserm, l’expert affirme que « le virus, une fois entré dans le bulbe olfactif, se propage à d’autres structures nerveuses où il induit une importante réponse inflammatoire ». Cette infection des neurones olfactifs peut atteindre le cerveau, ce qui peut enfin expliquer pourquoi certaines personnes infectées par le SARS-CoV-2 développent des pathologies d’origine psychologique ou neurologique. Cela doit faire l’objet d’autres recherches supplémentaires.
Références :
Science Translational Medicine (2021) : « COVID-19-related anosmia is associated with viral persistence and inflammation in human olfactory epithelium and brain infection in hamsters », Pierre-Marie Lledo et coll.
Inserm (2021) : « Covid-19 : découverte des mécanismes de l’anosmie à court et à long terme ».