Réaliser une lutte biologique contre les nématodes phytoparasites, la méthode expliquée

Les nématodes sont des invertébrés non segmentés qui sont de loin les animaux les plus répandus sur la Terre. La plupart de ces vers ronds sont utiles pour l’homme, le jardinier et le maraicher en particulier, régulant les niveaux de carbone et enrichissant le sol en azote. Toutefois, il y en a des espèces qui présentent un risque phytosanitaire important. Tel est le cas des nématodes phytoparasites.

Qui sont nématodes phytoparasites ? Comment s’en débarrasser ?

Les nématodes phytoparasites constituent une menace importante pour la santé des plantes et causent des pertes économiques annuelles à l’échelle mondiale remontant à des centaines de milliards de dollars américains. Les symptômes qu’ils causent sont pour la plupart non spécifiques et sont souvent confondus avec un stress abiotique (causé par la sécheresse ou l’excès d’eau, les températures trop hautes ou trop basses, et ainsi de suite). Cela provoque une surpopulation de ces ravageurs microscopiques due au manque de traitement opportun. Cela vaut à plus forte raison pour les nématodes à galles (Meloidogyne spp.), les nématodes à kystes (Globodera spp. et Heterodera spp.) et les nématodes à lésions racinaires (Pratylenchus spp.), qui se taillent la part du lion des dommages sur les cultures agricoles.

Article connexe : Quelles plantes chassent les ravageurs ? Top espèces anti rongeurs, limaces et insectes !

Pourquoi opter pour la lutte biologique contre les nématodes ?

Franchement, la lutte chimique via des nématicides synthétiques est la stratégie la plus efficace pour lutter contre les nématodes phytoparasites. Le problème est qu’elle devient de moins en moins pertinente à cause de son large spectre d’activité, sa toxicité environnementale et les restrictions législatives considérables liées à son emploi. C’est pourquoi on tourne le regard vers la lutte biologique contre les nématodes nuisibles qui est adaptée au jardin permacole aussi !

L’idée de la lutte biologique contre les nématodes phytoparasites est d’exploiter leurs ennemis naturels pour réduire leur population et donc la gravité des dégâts qu’ils causent. Pour ce faire, on se sert de microbes bénéfiques de notre point de vue qui utilisent un large éventail de stratégies meurtrières pour cibler les différents stades de vie de ces vers, dont leurs œufs.

Quelles sont les bactéries qui attaquent les nématodes ?

La lutte biologique contre les nématodes phytoparasites inclut des agents bactériens tels que Bacillus cereus, B. pumilus, B. subtilis, Priestia flexa et B. mycoides contre les nématodes à kystes qui attaquent le plus souvent les pommes de terre et le blé. Idem pour Paenibacillus alvei, Priestia aryabhattai, Burkholderia arboris, Agrobacterium radiobacter, Bacillus subtilis et Bacillus cereus, entre autres, qui luttent contre les nématodes à galles parasitant les tomates, les carottes et le tabac.

Quels sont les agents fongiques antiparasitaires ?

De leur part, les agents fongiques en lutte biologique contre les nématodes phytoparasites à kystes englobent Pochonia chlamydosporia (pommes de terre), Beauveria bassiana (blé) et Glomus etunicatum (soya). En ce qui concerne les nématodes à galles, on y lutte en utilisant Pochonia chlamydosporia (tomate, concombre, pois chiches), Trichoderma viride (riz), Lecanicillium muscarium, Trichoderma harzianum et Trichoderma asperellum (tomates).

NOTA BENE : La lutte biologique, comme toute autre méthode de lutte antiparasitaire, présente de nombreux avantages, mais il s’agit d’une intervention directe dans l’écosystème et nous devons toujours anticiper les dangers potentiels qui peuvent y découler. Une évaluation approfondie des avantages et des risques est donc de mise avant d’accéder à la lutte biologique contre les nématodes pathogènes et les autres phytoparasites dans le but d’accomplir un maraîchage sûr et durable.