Quel rapport entre les perturbateurs endocriniens et les formes graves du coronavirus ?
Existe-t-il un rapport entre les perturbateurs endocriniens (PE) et les formes graves de Covid-19 ? Ce sujet assez intéressant fait l’objet d’une étude récente française menée au sein du laboratoire T3S de l’Université de Paris-Inserm. Les résultats ont été publiés la semaine dernière, le 19 novembre dans Environment International. Que représentent-ils au juste ces éléments et jouent-ils un rôle dans les cas graves du coronavirus ?
Que sont les perturbateurs endocriniens ?
« Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui dérèglent le fonctionnement hormonal des organismes vivants et peuvent entraîner ainsi des effets néfastes sur la santé et l’environnement. », voilà la définition donnée par l’Anses. L’agence ajoute encore qu’ils sont capables d’interagir avec les fonctions vitales de l’organisme telles que reproduction, métabolisme, système nerveux, etc.
Parmi les perturbateurs endocriniens les plus connus, on distingue le bisphénol A, phtalates, polybromés et d’autres substances chimiques et toxiques. Les sources d’exposition sont littéralement multiples et peuvent même être transférées dans de différents milieux.
Quel rapport avec les formes graves du Covid-19 ?
Depuis le déclenchement de la pandémie de coronavirus, certaines personnes infectées étaient asymptomatiques, d’autres ne présentaient que quelques symptômes légers tandis que d’autres patients souffraient de formes extrêmement graves du virus. La science a prouvé que certains facteurs comme âge, sexe, poids et maladies préexistantes influencent la gravité de l’infection. Cependant, des agents présents dans la nature peuvent également y jouer un rôle important. Oui, il s’agit notamment des perturbateurs endocriniens qui pourraient contribuer au développement de certaines maladies chroniques y compris l’obésité.
Les auteurs de l’étude précisent que l’exposition à des produits chimiques ayant tendance à perturber le système endocrinien, a été liée au développement de maladies cardiaques et chroniques à savoir obésité et diabète. Toutes ces conditions sont connues pour favoriser les formes sévères de la Covid-19. Une approche bio-informatique a été utilisée afin de mieux comprendre le rapport entre les PE et la gravite du virus.
Pour ce faire, les experts ont identifié les voies biologiques liées à la fois aux modes d’action des perturbateurs endocriniens et aux troubles chroniques contribuant à la gravité du coronavirus. Des points communs impliqués dans la réponse immunitaire ont été découverts. Compte tenu des résultats, les experts évoquent un rapport potentiel entre la sévérité du coronavirus et l’exposition forte aux PE.
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