Selon des scientifiques, la thérapie génique peut soulager la douleur chronique
Les opioïdes demeurent le moyen le plus utilisé pour atténuer plusieurs types de douleur chronique. Bien que ces médicaments soient souvent la meilleure option disponible, ils entraînent également des inconvénients. Il s’agit notamment de certains effets indésirables ainsi que d’une tendance à rendre les personnes plus sensibles à la douleur au cours du temps, ce qui présente un risque de dépendance au médicament concerné. Ce constat a poussé les chercheurs à explorer des alternatives pour soulager les douleurs chroniques. Et la thérapie génique pourrait être une solution. Focus !
La thérapie génique peut aider les personnes souffrant de douleur chronique
Parue le 10 mars 2021 dans la revue Science Translational Medicine, une étude américaine suggère que la génothérapie peut être utilisée pour traiter un large éventail de douleurs chroniques. Comment au juste ? Alors, il existe des protéines appelées canaux sodiques voltage-dépendants qui contrôlent la sensation de douleur en régulant le flux d’ions dans certaines cellules nerveuses. Mais une mutation génétique baptisée NaV1.7 inactive l’une de ces protéines, ce qui résulte en l’incapacité de ressentir une douleur physique. Cette mutation génétique fait donc un objet d’intérêt pour le développement de nouveaux analgésiques. Malheureusement, elle a une structure et action très similaires à plusieurs autres protéines, ce qui a créé des difficultés pour la conception d’un médicament adapté à la douleur chronique. Concrètement, les chercheurs n’ont pas réussi à développer un médicament pouvant cibler la NaV1.7 sans affecter ces protéines apparentées.
Cependant, une équipe américaine dirigée par les docteurs Prashant Mali et Tony Yaksh de l’Université de Californie à Sand Diego, a élaboré une autre méthode pour inactiver la NaV1.7 : désactiver le gène qui le code.
Les chercheurs ont opté pour deux approches différentes afin d’inactiver la mutation NaV1.7 chez des souris de laboratoire. Exposés à chaleur, froid ou pression, les rongeurs traités présentaient un seuil de douleur plus élevé par rapport à ceux qui n’ont subi aucun soin thérapeutique. L’apaisement de la douleur a duré pendant plusieurs semaines, mais sa durée totale reste encore inconnue. Les souris traitées ont manifesté un comportement normal avec zéro effet secondaire.
Les scientifiques croient que cette méthode possède le potentiel de gérer la douleur chronique chez les humains, mais des essais supplémentaires doivent être effectués pour confirmer cela.