Nouvelle thérapie par anticorps contre l’anémie des maladies chroniques
Une équipe de la Clinique universitaire de médecine interne d’Innsbruck a contribué au développement d’un anticorps innovant destiné à traiter l’anémie des maladies chroniques chez les patients dialysés. La valeur ajoutée de la nouvelle méthode réside dans une dose plus faible d’érythropoïétine (EPO) et la réduction du risque cardiovasculaire auquel les patients rénaux sont particulièrement exposés. À la suite des résultats prometteurs chez un modèle animal (souris et rats), l’anticorps dont il est question devrait bientôt faire objet de tests cliniques.
Que représente au juste l’anémie des maladies chroniques ?
L’anémie des maladies chroniques se manifeste très souvent lors d’une infection chronique et est un accompagnement fréquent chez les patients dialysés. L’infection mentionnée plus haut peut être d’origine virale, bactérienne, parasitaire et mycosique. À cela s’ajoutent aussi les maladies auto-immunes et les cancers.
Ce type d’anémie se traduit par une baisse du taux de fer qui circule dans le sang, ce qui augmente l’asthénie et réduit la qualité de vie des patients. Dans ce cas, prendre du fer par voie orale est inefficace.
En plus de la carence en fer fonctionnelle causée par l’inflammation chronique, le rein endommagé chez les patients dialysés entraîne une production insuffisante de l’érythropoïétine (EPO), l’hormone qui favorise l’augmentation du nombre des globules rouges dans le sang. L’administration d’EPO s’avère donc la pierre angulaire du traitement de l’anémie des maladies chroniques. Toutefois, malgré la posologie maximale, la formation de l’hémoglobine, la protéine chargée du transport de l’oxygène, reste limitée chez ces patients en raison du développement d’une résistance à l’EPO.
La médecine a également associé l’EPO à une mortalité accrue due à des troubles cardiovasculaires. Cela représente d’ailleurs plus de problèmes pour les patients dialysés car l’insuffisance rénale, elle-même, est liée à un risque cardiovasculaire élevé.
Un nouveau traitement qui donne de l’espoir
Sous la direction d’Igor Theurl de la Clinique universitaire de médecine interne à Innsbruck, l’équipe de chercheurs a travaillé en colaboration avec la société pharmaceutique Kymab. Ensemble, ils ont testé l’anticorps monoclonal humain baptisé KY1070. Son efficacité a été prouvée chez un modèle animal pouvant être transféré à des lésions rénales nécessitant une dialyse. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue BLOOD.
L’anticorps KY1070 fonctionne de sorte à inhiber l’hepcidine, l’hormone qui agit comme régulateur du métabolisme du fer. Chez les essais avec des animaux, cet anticorps avait été combiné avec de l’érythropoïétine, ce qui a permis une augmentation suffisante de l’hémoglobine.
Source : BLOOD