Jardinage facile : comment bouturer un rhododendron et réussir sa multiplication ?

Les Rhododendrons sont un genre de plantes assez bigarré avec plus de mille espèces répandues dans le monde. En Europe, et en France en particulier, on n’en rencontre que moins d’une dizaine, mais elles sont toutes grandement appréciées pour leur apparence attractive, leur rusticité et la facilité de leur entretien. Vous en connaissez sans doute les Azalées, qui sont toutes des Rhododendrons. Tout jardinier qui en a un ou deux voudra assurément les multiplier pour un effet décoratif encore plus frappant. Mais comment bouturer un rhododendron dans les règles de l’art ? On explore les méandres botaniques…

Comment bouturer un rhododendron par étapes ?

La propagation de plantes hybrides et de cultivars sélectionnés nécessite une forme de clonage. Il s’agit notamment de la prise des boutures, du greffage et du marcottage. Comme vous pouvez vous imaginer, certaines méthodes de multiplication sont plus effectives que d’autres. Par exemple, bouturer un rhododendron à feuilles persistantes est de préférence, comme les boutures prélevées s’enracinent assez facilement. Les azalées à feuilles caduques nécessitent d’autres techniques spéciales qu’on décrira vers la fin de cet article.

Prélever des boutures

La plupart des rhododendrons et des azalées à feuilles persistantes peuvent être propagés à partir de boutures de la tige. Celles-ci sont généralement prélevées au début de l’automne sur une nouvelle croissance qui commence à peine à durcir, mais qui n’est pas encore complètement lignifiée. À titre d’information, bouturer un rhododendron en mars, avril et mai est également possible, à partir du bois de l’année précédente.

En règle générale, le bois plus tendre prend racine plus facilement que les bois plus rigides, bien que d’autre part, plus les rameaux soient délicats, plus c’est probable que des champignons les attaquent. Au mieux, il faut arroser la plante-mère le soir et prélever les boutures le matin lorsqu’elles sont encore pleines d’humidité.

Bouturer un rhododendron comme il se doit commence avec le bon choix de fragments à détacher. Choisissez donc des tiges latérales de l’année actuelle, plutôt au bas de la plante et donnant à nord. Coupez à peu près 10 cm du bout de ces tiges et retirez les feuilles à leur base, ne gardant que les 4 feuilles à la pointe. Coupez ces feuilles à moitié pour réduire la superficie foliaire et pelez un peu de l’écorce à la base.

Utiliser une hormone d’enracinement

Utilisez de l’hormone d’enracinement en poudre (contenant aussi un fongicide) pour augmenter vos chances de succès. Préparez des pots de tourbe blonde que vous avez humidifiée par avance. Trempez les bouts des boutures dans l’hormone, faites un trou dans le terreau en utilisant une pique, une brochette, etc. et enfoncez-y les tiges. Tassez doucement après la plantation et arrosez encore un peu.

Sachez que bouturer un rhododendron à l’étouffée augmentera davantage vos perspectives de réussite. Autrement dit, recouvrez vos jeunes boutures avec un dôme ou une pellicule en plastique (sans que celle-ci touche les feuilles) et installez-les dans une zone claire, mais sans lumière directe du soleil. Retournez un peu votre mini-serre une à deux fois par semaine pour compenser les variations de luminosité et de température.

Maintenir les bonnes conditions

Tenez compte que maintenir la température entre 21 et 24 °C est optimal pour stimuler la prise de racines. De toute façon, le processus est assez lent et il demande environ 6 semaines pour les azalées à feuilles persistantes et 3, voire 4 mois pour les rhododendrons à grandes feuilles. Une fois les boutures enracinées, empotez-les dans un terreau composé de 60 % de tourbe de sphaigne et de 40 % de perlite broyée. Pincer les bourgeons terminaux favorise des plantes robustes et bien touffues.

Bouturage rhododendron à feuilles caduques

Les azalées à feuilles caduques sont plus difficiles à propager à partir de boutures de tiges, car leur survie demande des conditions assez spécifiques. Pour commencer, prélevez-les lorsque la nouvelle croissance est encore molle et souple, ce qui coïncide souvent avec la période de floraison en mai et juin. La capacité d’enracinement diminue rapidement à mesure que le nouveau bois mûrit.

Détachez les boutures en dessous d’un nœud en visant une longueur totale de 7 à 12 cm et trempez-les dans une hormone d’enracinement contenant un fongicide. Après la plantation, maintenez une température aux alentours de 24 °C F pour encourager la croissance des racines. En fin d’août, vous devrez les transférer dans une serre éclairée (assurant 14 heures de lumière par jour) pour éviter la dormance. À l’automne suivant, on les dispose dans un environnement frais et sans gel (de 1.6 °C à 5 °C) pour induire la dormance et les robustifier. Au fur et à mesure que la nouvelle croissance se développe au printemps, on les habitue à leur environnement ombragé définitif.

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