Un traitement de l’obésité expérimental permet de réduire la graisse de 40 %
En règle générale, les traitements anti-obésité actuellement disponibles agissent sur le système nerveux central dans le but de diminuer la prise alimentaire. Une thérapie qui comprend plusieurs effets indésirables, qu’ils soient psychiques ou cardiovasculaires. Mais, des chercheurs du Garvan Institute of Medical Research de Sydney, en Australie proposent une nouvelle approche qui cible directement les tissus adipeux sans engendrer des conséquences pour la santé. Peut-on parler d’un traitement de l’obésité révolutionnaire ? Les résultats de cette étude ont paru le 11 mai 2021 dans la revue Nature Communications.
Un nouveau traitement de l’obésité expérimental a donné des résultats prometteurs
Dans leur étude, les chercheurs se sont intéressés concrètement aux récepteurs Y1 situés dans les tissus adipeux et contrôlés par la molécule NPY (neuropeptide Y). Celle-ci est produite dans l’organisme en cas de famine dans le but de diminuer la dépense énergétique et amplifier les graisses. Chez les personnes atteintes d’obésité, les récepteurs que nous venons de mentionner sont libérés à des niveaux plus élevés. Pour mieux comprendre leur action, les scientifiques ont organisé une expérience à deux phases impliquant le traitement expérimental baptisé BIBO3304.
Au cours de la première phase de l’étude, des souris obèses ont reçu le traitement BIBO3304 dont l’objectif est de bloquer les récepteurs Y1. Les rongeurs ont également suivi un régime alimentaire riche en graisses pareil au groupe témoin. Sept semaines plus tard, les chercheurs ont constaté que les animaux ayant reçu le traitement avaient gagné 40 % moins de poids par rapport à ceux qui ne l’ont pas reçu. L’un des auteurs principaux de la recherche, le Dr. Yan-Chuan Shi, précise que ces résultats prometteurs s’expliquent par une augmentation de la production de chaleur corporelle et par une diminution de la masse grasse.
Pour ce qui est de la deuxième phase, celle-ci consistait en l’administration du traitement BIBO3304 à des cellules adipeuses prélevées de personnes souffrant d’obésité. Les chercheurs ont remarqué le même mécanisme d’action que celui des souris. Cela suggère que le blocage du récepteur Y1 puisse augmenter le métabolisme et réduire la prise de poids chez l’Homme aussi, ajoute le Dr. Shi.
Ce traitement de l’obésité potentiel s’avère une alternative plus sûre aux thérapies actuellement prescrites qui ciblent notamment le système nerveux central et ont tendance à engendrer des effets secondaires graves. En revanche, le BIBO3304 agit directement sur les récepteurs Y1 sans causer des répercussions. Cependant, d’autres pistes thérapeutiques sont déjà à l’étude pour confirmer ces résultats.
Référence : Nature Communications (2021) : « Peripheral-specific Y1 receptor antagonism increases thermogenesis and protects against diet-induced obesity », Yan-Chuan Shi et coll.