Une étude explique comment les cellules cancéreuses suppriment le système immunitaire et se multiplient
Les maladies cancéreuses sont l’une des principales causes de décès dans le monde et font l’objet de nombreuses études scientifiques visant à découvrir un traitement efficace ou des méthodes de prévention réussies. D’autres se sont concentrées sur l’examen du mécanisme d’action des tumeurs. L’une des recherches les plus récentes a été réalisée par des scientifiques de la Harvard Medical School et a été publiée le 18 novembre 2021 dans le journal Nature Nanotechnology. Les travaux des experts ont dévoilé la façon dont les cellules cancéreuses se développent et comment elles détruisent le système immunitaire.
Le mécanisme par lequel les cellules cancéreuses suppriment le système immunitaire
Le traitement de divers types de cancer a beaucoup changé et évolué au cours des années. Pourtant, les scientifiques ne cessent pas de chercher les réponses à plusieurs questions liées à la maladie. L’une des plus populaires concerne notamment la façon dont les cellules cancéreuses se multiplient dans le corps et parviennent à supprimer le système immunitaire. Mais, la nouvelle étude susmentionnée a pu déceler leur mécanisme d’action. Selon les chercheurs, elles se développent en formant de « petits tentacules » avec lesquels elles aspirent la force des cellules immunitaires.
Plus concrètement, l’étude a révélé que les cellules cancéreuses « désarment » leurs agresseurs potentiels, c’est-à-dire les cellules du système immunitaire, en aspirant les mitochondries qui les font fonctionner. Ce mécanisme favorise le développement de métastases, ce qui met la vie de l’individu en danger. L’immunité se trouve ainsi sévèrement supprimée et ne peut donc freiner ce processus.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont mené une expérience en laboratoire en utilisant des cellules cancéreuses du sein, ainsi que des cellules T immunitaires. Un examen au microscope a révélé que les deux types de cellules était physiquement reliés par de petits tentacules mesurant entre 100 et 1000 nanomètres de largeur.
Après avoir coloré les mitochondries, les experts ont constaté que ces dernières quittent les cellules immunitaires pour celles du cancer via les nanotubes. Les auteurs de l’étude ont confirmé qu’il s’agit d’un mécanisme complètement nouveau par lequel les cellules cancéreuses échappent aux défenses immunitaires et que cette découverte leur donne un nouvel objectif à poursuivre.
Les chercheurs ont pu réduire significativement la croissance tumorale après l’injection d’un inhibiteur ciblant les nanotubes chez un modèle animal. Bien qu’il s’agisse de résultats assez prometteurs, des recherches supplémentaires seront nécessaires pour en savoir plus.
Référence :
Nature Nanotechnology (novembre 2021) : « Intercellular nanotubes mediate mitochondrial trafficking between cancer and immune cells », Tanmoy Saha et coll.