Cette bactérie présente dans la viande de porc peut causer des infections urinaires
Très fréquentes chez les femmes, les infections urinaires (communément appelées cystite) sont souvent bénignes, mais elles peuvent être particulièrement douloureuses. Il est pourtant primordial de demander un avis médical afin d’éviter des complications éventuelles. Une telle infection survient lorsque les bactéries naturellement habitant les intestins pénètrent dans la vessie, les reins ou l’urètre. Le grand coupable, c’est notamment la bactérie Escherichia coli. Mais une nouvelle étude a identifié un autre micro-organisme qui peut en être la cause tout en soulignant l’origine alimentaire des cystites. Il s’agit de la bactérie Staphylococcus saprophyticus qui est présente dans la viande de porc.
Une étude a montré l’origine alimentaire des infections urinaires
Publiés le 9 février 2021 dans la revue Emerging Infectious Diseases, les résultats de l’étude suggèrent que les infections urinaires peuvent être d’origine alimentaire. Comme nous venons de mentionner, il s’agit de la bactérie Staphylococcus saprophyticus qui est présente dans la viande de porc et qui est responsable de jusqu’à 20% des infections urinaires.
Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont analysé des bactéries recueillies lors des infections urinaires de personnes du monde entier pendant 20 ans. Des bactéries originaires des abattoirs au Portugal étaient également étudiées. Les résultats ont montré que les micro-organismes provenant de la chaîne de production de viande étaient similaires à ceux des infections urinaires chez l’humain. En outre, ces bactéries avaient le même profil de résistance aux antibiotiques. Les chercheurs ont constaté que la présence de Staphylococcus saprophyticus dans la viande de porc était extrêmement faible, seulement 1%, mais que 35% des échantillons de l’abattoir étaient contaminées.
Les chercheurs ont pu même distinguer deux lignées différentes de la bactérie Staphylococcus saprophyticus : G et S. La première était d’origine alimentaire et était transmise à l’homme via un contact avec des denrées alimentaires, tandis que la deuxième était d’origine humaine. Toutes les bactéries appartenant à la lignée G étaient munies d’un gène de résistance aux antiseptiques, ce qui pourrait expliquer leur détection même après les techniques de nettoyage.
Les données génomiques des bactéries collectées à partir de patients qui fréquentaient trois hôpitaux à Lisbonne, ont dévoilé une transmission de ces pathogènes (G et S) entre humains de la même communauté. Les chercheurs évoquent donc la nécessité d’une bonne éducation au sujet des pratiques d’hygiène individuelle afin d’empêcher la propagation des maladies infectieuses.
Référence :
Emerging Infectious Diseases (février 2021) : « Foodborne Origin and Local and Global Spread of Staphylococcus saprophyticus Causing Human Urinary Tract Infections », Opeyemi U. Lawal et coll.