La chlamydia associée au risque plus élevé de grossesse extra-utérine et de deux cancers féminins
L’infection par chlamydia survient plus couramment au niveau de la zone génitale chez femmes et hommes, mais peut également se produire dans d’autres endroits moins fréquents comme l’anus, la gorge et même les yeux. La chlamydia est en effet l’une des bactéries les plus communes en cause des infections sexuellement transmissibles (IST). Selon une étude publiée le 16 août dans le Journal of Infectious Diseases, cette infection pourrait augmenter le risque d’une grossesse extra-utérine, ainsi que de deux types de cancer chez la femme. La recherche est due à une collaboration entre des chercheurs de l’Université de Bristol et de l’Université d’Édimbourg.
Le rôle inquiétant de la chlamydia dans la grossesse extra-utérine et dans le risque de cancer de l’ovaire et du col de l’utérus
D’après les scientifiques, la bactérie crée un type particulier de changement au niveau des cellules habitant l’appareil reproducteur. Cette modification est connue sous l’appellation transition épithéliale à mésenchymateuse ou EMT qui peut causer une inflammation. L’infection par chlamydia favorise l’EMT et elle peut perdurer même après la disparition de la bactérie. Selon les chercheurs, le rapport entre la chlamydia et le risque de cancer de l’ovaire et du col de l’utérus s’expliquerait par la persistance des modifications EMT associée aux dommages de l’ADN étant survenus après l’infection.
Pour les besoins de leur étude, les chercheurs ont analysé les résultats d’études en laboratoires, des recherches cliniques et de modèles animaux portant sur le rôle de la chlamydia dans les maladies de l’appareil reproducteur. Les scientifiques suggèrent que les cellules EMT abîment l’ensemble de la muqueuse de l’appareil reproducteur infecté en la rendant ainsi plus susceptible à une invasion bactérienne de tout type. Cela augmente aussi le risque de maladie inflammatoire pelvienne.
Qui plus est, les cellules épithéliales qui se trouvent dans la trompe de Fallope et qui sont déjà infectées par la chlamydia, profitent de plus de récepteurs à leur surface, un mécanisme lié à un risque plus élevé de grossesse extra-utérine.
Les experts affirment que plus la durée de l’infection est courte, plus le risque d’avoir des modifications EMT diminue. Ces découvertes pourraient également contribuer au développement de tests pour identifier les femmes plus à risque de souffrir d’une grossesse extra-utérine ou d’un cancer de l’ovaire ou du col de l’utérus.
Référence :
Journal of Infectious Diseases (août 2021) : « Is There a Hidden Burden of Disease as a Result of Epigenetic Epithelial-to-Mesenchymal Transition Following Chlamydia trachomatis Genital Tract Infection? », Patrick J. Horner, Heather Flanagan et Andrew W. Horne.