Des études prouvent que le coronavirus peut entraîner des complications pour les femmes enceintes
Selon une nouvelle étude, les femmes enceintes contaminées par le coronavirus courent un plus grand risque d’avoir une grossesse compliquée. La raison la plus probable est la réaction immunitaire qui se déclenche au niveau du placenta.
Les femmes enceintes sont menacées de complications suite à l’infection au coronavirus
La probabilité que les femmes enceintes attrapent le coronavirus n’est plus grande que pour les autres personnes mais la maladie peut avoir des conséquences importantes sur l’évolution de leur grossesse. Elles sont aussi plus vulnérables aux formes graves de la Covid-19. Une étude statistique a exploré le risque relatif d’apparition de complication chez les femmes attendant un bébé qui sont aussi positives au SARS-CoV-2 en comparaison à celles qui ne sont pas infectées.
Les scientifiques ont comparé une femme enceinte contaminée avec deux femmes enceintes non contaminées au profil similaire et au même stade de grossesse. Au total, ce sont 2130 participantes (âge moyen 30 ans) dont 706 infectées par le coronavirus, qui ont été suivies durant huit mois. Effectivement, les femmes enceintes ont un risque relatif plus important de :
- prééclampsie/éclampsie ;
- contracter une infection grave ;
- être admise en soin intensif ;
- mort maternelle qui désigne le décès d’une femme dans les 42 jours après son accouchement de cause provoquée ou aggravée par la grossesse ;
- accoucher prématurément de façon naturelle ou déclencher pour raison médicale
44 % des femmes infectées au virus ont contracté des formes asymptomatiques. Les symptômes de la Covid-19 comme la toux et la fièvre représentent aussi un risque relatif de complications pour la mère et pour le nouveau-né. Parmi les participantes atteintes de la Covid-19, onze sont décédées dont quatre de prééclampsie, cinq d’une détérioration de leur détresse respiratoire après l’accouchement, et deux des suites de la fièvre, de la toux et de problèmes respiratoires.
L’inflammation provoquée par le virus est à l’origine des complications
Selon une autre étude de l’université de Yale aux États-Unis, le virus n’abîme pas lui-même le placenta mais c’est la réaction immunitaire qui s’y déclenche. Les scientifiques ont observé une réaction inflammatoire au niveau de la barrière materno-fœtale. Les lymphocytes T, les cellules natural killer (NK) et les gènes stimulés par les interférons sont tous activés. Cette réaction permet à l’organisme de s’opposer à l’infection du virus mais en même temps, elle fragilise de même le placenta, des marqueurs caractéristiques de la prééclampsie.
Référence :
Jama Pediatrics (2021) : « Maternal and Neonatal Morbidity and Mortality Among Pregnant Women With and Without COVID-19 Infection », José Villar et coll.