Identification d’un variant génétique qui augmente significativement le risque de diabète de type 2
Des scientifiques de l’Université de Cambridge ont identifié des variants génétiques rares ayant un impact plus important sur le risque de diabète de type 2 que tout autre effet génétique jamais découvert. Ces gènes rares sont portés par une personne sur 3000. Les résultats de l’étude étaient publiés hier, le 7 juillet 2021 dans la revue Nature Communications.
Des chercheurs venaient d’identifier des variants génétiques rares qui augmentent le risque de diabète de type 2
Les médecins croient que le diabète de type 2 est en partie dû à des facteurs génétiques héréditaires, mais beaucoup de ces gènes restent encore inconnus. Cependant, de nouvelles technologies ont récemment permis une évaluation génétique plus détaillée qui consistait à lire des séquences complètes d’ADN de plus de 20 000 gènes qui codent pour des protéines chez l’humain. Cette nouvelle approche a permis pour la première fois d’étudier à grande échelle l’impact des variants génétiques rares sur plusieurs maladies dont le diabète de type 2.
Pour les besoins de leur étude, les chercheurs ont examiné les données de plus de 200 000 adultes de la UK Biobank. Ainsi, ils ont pu identifier les variantes génétiques associées à la perte du chromosome Y. Il s’agit plus concrètement d’un biomarqueur propre au vieillissement biologique qui apparaît dans une petite proportion de globules blancs chez les hommes et qui indique un affaiblissement des systèmes de réparation cellulaire de l’organisme. Ce biomarqueur avait été déjà associé à des maladies liées à l’âge telles que le diabète de type 2 et le cancer.
Les chercheurs ont identifié des variants rares du gène GIGYF1 qui augmentent significativement la susceptibilité de l’individu de perdre un chromosome Y et qui multiplient par six son risque de développer un diabète de type 2. En revanche, les variantes communes associées à cette maladie métabolique présentent un risque deux fois moins élevé.
Selon les résultats, environ une personne sur 3000 porte une telle variante génétique GIGYF1 et leur risque de développer un diabète de type 2 est estimé à environ 30%. En outre, les porteurs de ces variants présentaient aussi d’autres signes de vieillissement comme une force musculaire plus faible et plus de graisse corporelle.
Les auteurs de l’étude affirment que leurs résultats offrent une cible potentielle pour des futures études visant à mieux comprendre le rapport entre le vieillissement métabolique et le vieillissement cellulaire.
« La lecture de l’ADN d’un individu présente un moyen puissant d’identifier les variants génétiques qui augmentent notre risque de développer certaines maladies. Pour ce qui est de maladies complexes telles que le diabète de type 2, nombreuses sont les variantes y jouant un rôle, mais dans la majorité des cas, elles augmentent ce risque de façon minime. Ce variant particulier (GIGYF1), bien qu’il soit rare, exerce un impact important sur le risque d’un individu. », a expliqué le Dr. John Perry, auteur principal de l’étude.
Références :
Nature Communications (juillet 2021) : « GIGYF1 loss of function is associated with clonal mosaicism and adverse metabolic health », John R. B. Perry et coll.
Science Daily (juillet 2021) : « Rare genetic variants confer largest increase in type 2 diabetes risk seen to date ».