Le mécanisme par lequel le diabète maternel occasionne des malformations congénitales

Par Claire Xavier
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Environ un million de femmes en France sont atteintes de diabète. Même traitée avec de l’insuline, cette maladie métabolique peut être à l’origine de malformations chez le fœtus, en particulier au niveau du tube neural. Par conséquent, le tissu qui va former le cerveau ainsi que la moelle épinière ne se développe pas correctement, ce qui peut causer une fausse couche ou un handicap important. Jusqu’ici, les scientifiques ignoraient les mécanismes exacts par lesquels le diabète maternel entraîne ces malformations. Enfin, on en sait plus grâce à une étude publiée le 30 juin 2021 dans Science Advances.

Comment le diabète maternel augmente le risque de malformation congénitale ?

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Bien qu’on associe généralement le diabète à la population plus âgée, la maladie métabolique est devenue très « moderne » chez les jeunes ces dernières années. Les grands coupables ? La mauvaise alimentation, le surpoids, l’obésité, la vie sédentaire, etc. Mais le diabète maternel suscite beaucoup d’inquiétudes notamment en vue de sa capacité de provoquer des malformations chez le fœtus.

Dans ce contexte, les auteurs de l’étude actuelle ont organisé des essais auprès des souris pour conclure que le diabète maternel cause le vieillissement prématuré du tissu neural, ce qui entraîne les malformations congénitales. Autrement dit, il semble que l’hyperglycémie favorise le vieillissement embryonnaire prématuré, déclarent les chercheurs.

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Pour les besoins de leur étude, les scientifiques ont utilisé des souris génétiquement modifiées pour avoir des mutations imitant le diabète. Cela leur a permis de constater que le tissu du tube neural des bébés de huit jours nés de mères diabétiques présentait des marqueurs de vieillissement prématuré. Ces derniers étaient absents chez les bébés des mères sans diabète. En outre, les cellules renfermant ces marqueurs libéraient un grand nombre de signaux chimiques toxiques qui causaient la mort des cellules voisines.

Ensuite, les bébés présentant ces marqueurs-là étaient traités avec le médicament anticancéreux rapamycine. Celle-ci est connue notamment pour pouvoir empêcher la libération des signaux chimiques toxiques par les cellules en train de vieillir prématurément.

Résultat : les bébés traités profitaient de tubes neuraux complètement formés et en bonne santé que ceux des bébés nés de mères non diabétiques.

Cependant, la rapamycine ne peut pas être utilisée en tant qu’un traitement viable, car elle peut être toxique. En plus, elle affecte beaucoup d’autres processus cellulaires. Des recherches supplémentaires seront nécessaires pour développer un traitement inoffensif.

Référence :

Science Advances (juin 2021) : « Maternal diabetes induces senescence and neural tube defects sensitive to the senomorphic rapamycin », Cheng Xu et coll.



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