Étude : reconstruire les connexions neuronales grâce à la psilocybine

Par Claire Xavier
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Des scientifiques de l’Université de Yale ont découvert qu’une seule dose de psilocybine (le principe actif de certains champignons hallucinogènes) pouvait augmenter les connexions neuronales in vivo de façon durable et immédiate. Cela pourrait soigner les conséquences de la dépression. Explication.

Un champignon hallucinogène pourrait reconstruire les connexions neuronales perdues lors de la dépression

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Plusieurs sont les études scientifiques qui s’intéressent aux effets antidépresseurs des champignons magiques, en particulier à leur principe actif – la psilocybine. Cette dernière pourrait même offrir une efficacité supérieure aux médicaments destinés à traiter la dépression. Cependant, le mécanisme d’action exact sur le cerveau reste à ce stade mal connu. Comme nous venons de mentionner plus haut, des chercheurs américains ont constaté qu’une seule dose de ce composé induit une augmentation des connexions neuronales chez des souris. Ces effets étaient remarqués dès les premières 24 heures. Les résultats de l’étude étaient publiés le 5 juillet 2021 dans la revue Neuron.

En observant les effets de la psilocybine chez des souris, les chercheurs ont constaté une augmentation de 10% du nombre des connexions entre les neurones. En outre, celles-ci étaient en moyenne près de 10% plus grandes, ce qui témoignait de connexions plus fortes. La psilocybine a permis également d’amplifier la densité des épines dendritiques. Ces dernières présentent de petites protubérances habitant la surface des cellules nerveuses et facilitant la transmission d’informations entre les neurones.

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Pour les besoins de leur étude, les chercheurs américains ont suivi l’évolution en haute définition des épines dendritiques pendant plusieurs jours via un microscope à balayage laser. Les experts ont ensuite constaté qu’en seulement 24 heures, la psilocybine a fait augmenter le nombre et la taille des épines dendritiques : des modifications toujours présentes un mois plus tard.

Comment ces changements ont affecté le comportement des souris ?

Les modifications induites par la psilocybine ont engendré une amélioration du comportement, ainsi qu’une augmentation de l’activité des neurotransmetteurs. Ces nouvelles découvertes ouvrent la piste d’un traitement pour les troubles dépressifs sévères. L’étude souligne pourtant qu’il n’est pas actuellement possible de déterminer si ces résultats s’appliqueraient à l’humain. La prudence est donc de mise.

Référence :

Neuron (juillet 2021) : « Psilocybin induces rapid and persistent growth of dendritic spines in frontal cortex in vivo », Alex C. Kwan et coll.



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