L’éclairage artificiel nocturne augmente le risque de cancer de la thyroïde
Avez-vous entendu parler de pollution lumineuse ? Alors, si votre réponse est plutôt non, on vous répond : c’est un phénomène propre aux grandes villes qui se traduit par la présence nocturne anormale de l’éclairage artificiel. Cela présente de nombreuses conséquences non seulement pour la santé de l’Homme, mais aussi pour la biodiversité. Le plus souvent, celles-ci se manifestent par plusieurs troubles graves comme problèmes de sommeil ou de la vision, horloge biologique perturbé et fatigue. De plus, récemment, des chercheurs américains ont associé la lumière artificielle extérieure très forte pendant la nuit à une augmentation du risque de cancer de la thyroïde.
Un lien entre le risque de cancer de la thyroïde et la lumière artificielle nocturne
Pour établir un tel rapport, les scientifiques de l’université du Texas aux États-Unis ont réalisé une vaste étude portant sur 464 371 adultes recrutés en 1995 et 1996. Les participants étaient âgés de 50 à 71 ans et ont été suivis pendant environ 13 ans. Dans les résultats parus dans la revue spécialisée Cancer le 8 février 2021, les chercheurs expliquent que tout comme le cancer du sein, celui de la thyroïde peut avoir une origine hormone-dépendante s’alimentant par les fortes lumières artificielles la nuit.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs américains ont d’abord évalué les niveaux de lumière nocturne à l’adresse des volontaires via des données d’imagerie satellite. Ensuite, ils ont analysé les registres du cancer des États afin de distinguer les cas de cancer de la thyroïde jusqu’en 2011.
Lors de la période de suivi, 856 personnes au total ont développé un cancer de la thyroïde : 384 hommes et 472 femmes. Les scientifiques ont constaté qu’un fort éclairage artificiel nocturne était lié à un risque 55 % plus élevé de souffrir d’un tel cancer, surtout de sa forme la plus fréquente connue sous l’appellation cancer papillaire de la thyroïde.
D’ailleurs, le rapport entre un risque accru de cancer de la thyroïde et une forte lumière artificielle la nuit, était significativement plus prononcé chez les femmes que chez les hommes. Cependant, des recherches supplémentaires seront nécessaires pour confirmer définitivement les conclusions de cette étude d’observation et pour identifier les mécanismes biologiques sous-jacents.