Les voyageurs internationaux sont assez vulnérables aux bactéries résistantes aux antibiotiques
La résistance aux antibiotiques appelée encore antibiorésistance, s’est progressivement déployée et concerne actuellement l’ensemble des bactéries pathogènes. Ce phénomène inquiétant s’explique par deux facteurs : mutations chromosomiques ou « intégration de petits brins d’ADN circulaires qui se transmettent de bactérie à bactérie (les plasmides) », explique Santé publique France. D’après les chiffres de l’agence sanitaire, 670 000 infections de ce genre ont été enregistrées en Europe en 2015 contre 5 500 décès associés à ces infections en France pendant la même année. Mais qui est le plus exposé aux bactéries résistantes ? Alors, une étude met en évidence les voyageurs !
Les voyageurs présentent une vulnérabilité importante aux bactéries résistantes
Parue dans la revue prestigieuse The Lancet Microbe, l’étude dont il est question a démontré que les voyageurs, en particulier les internationaux, sont plus vulnérables aux bactéries résistantes. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont testé des prélèvements de selles provenant de voyageurs européens ayant visité le Laos pour une période de trois semaines. En effet, c’est la première recherche qui se penche sur des analyses au cours du séjour des touristes et non pas sur le schéma fameux avant/après.
Les résultats ont démontré que plusieurs voyageurs d’un même hôtel ont été touchés de souches bactériennes. Il s’agit concrètement de 20 personnes au total qui y ont participé et dont 70 % en ont été atteints à la fin de l’étude. Tous les individus ont contracté des bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) lors de leur séjour. Les enzymes de ce genre sont résistants à la majorité des antibiotiques bêta-lactamines comme les pénicillines, l’aztréonam ainsi que les céphalosporines.
À titre d’information, les voyages hors de l’Europe sont le plus souvent associés à la transmission d’une bactérie intestinale multi-résistante baptisée MDR-GN. L’auteur principal de l’étude, le professeur Alan McNally de l’Université de Birmingham, souligne que ce type de bactéries résistantes « profite » d’une propagation assez élevée dans certains pays à savoir Asie du Sud-Est, Afrique du Sud et Amérique du Sud.
Il s’agit d’un risque assez significatif de contracter cette bactérie même s’il s’agit de courtes visites. En outre, on risque de la propager davantage à nos amis et proches une fois rentré à la maison. Les chiffres sont assez probants : environ 80 % des voyageurs qui visitent les régions susmentionnées ont attrapé des bactéries du type MDR-GN pouvant se conserver pendant un an dans l’organisme humain.
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