Les bactéries intestinales affectent le développement cérébral des prématurés

Par Claire Xavier
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Les très grands prématurés, c’est-à-dire les bébés nés avant 28 semaines d’aménorrhée, courent un risque élevé de lésions cérébrales. Des chercheurs de l’Université de Vienne ont maintenant découvert des cibles possibles pour le traitement précoce des lésions susmentionnées : les bactéries intestinales de ces bébés pourraient jouer un rôle clé. Plus concrètement, l’équipe scientifique a constaté que la prolifération de la bactérie Klebsiella dans l’appareil digestif est associée à une présence accrue de certaines cellules immunitaires et au développement de lésions neurologiques chez les prématurés. Les travaux étaient publiés le 3 septembre 2021 dans la revue Cell Host & Microbe.

Les bactéries intestinales influencent le développement cérébral des très grands prématurés

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Les développements initiaux de l’intestin, du cerveau et du système immunitaire sont étroitement liés. Les chercheurs appellent cette corrélation « axe intestin-immunité-cerveau ». Les bactéries intestinales coopèrent avec le système immunitaire qui, à son tour, contrôle les microbes intestinaux et développe des réponses appropriées à leur égard. En outre, l’intestin demeure en contact avec le cerveau via le nerf vague, ainsi que via le système immunitaire.

« Nous avons étudié le rôle de cet axe dans le développement cérébral des très grands prématurés. », a déclaré le premier auteur de l’étude, David Seki. « Les micro-organismes du microbiome intestinal sont en équilibre chez les personnes en bonne santé. Cependant, des changements peuvent tout à fait survenir, en particulier chez bébés prématurés dont le système immunitaire et le microbiome n’ont pas pu se développer complètement. Ces modifications peuvent entraîner des effets négatifs sur le cerveau. », a-t-il ajouté.

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L’équipe scientifique a pu identifier certaines tendances au sein du microbiome et de la réponse immunitaire qui sont évidemment liées à l’évolution et à la gravité des lésions cérébrales, a confirmé le microbiologiste et chef de l’équipe David Berry. Il explique que ces tendances apparaissent souvent avant les changements au niveau du cerveau. Ce phénomène suggère qu’il existe une « fenêtre temporelle critique » au cours de laquelle l’aggravation des lésions cérébrales peut être évitée. Qui plus est, la survenue de ces dernières pourrait être complètement empêchée.

Pour arriver à ces conclusions, les auteurs de l’étude ont suivi un total de 60 bébés prématurés, nés avant 28 semaines de gestation et pesant moins d’un kilogramme, pendant plusieurs semaines ou mois. Les chercheurs ont analysé le microbiome, des échantillons de sang et de selles, des enregistrements d’ondes cérébrales, ainsi que des images IRM des cerveaux des nourrissons. Les travaux de l’équipe continueront.

Références :

Cell Host & Microbe (septembre 2021) : « Aberrant gut-microbiota-immune-brain axis development in premature neonates with brain damage », David Seki et coll.

University of Vienna. « Gut bacteria influence brain development: Researchers discover biomarkers that indicate early brain injury in extreme premature infants. » ScienceDaily. ScienceDaily, 3 September 2021.



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