L’additif alimentaire largement utilisé qui altère l’équilibre intestinal : résultats d’une étude

Par Claire Xavier
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Face à l’augmentation importante de la prévalence des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, les recherches scientifiques avancent à l’échelle mondiale dans le but de mieux identifier les facteurs de risque de ces pathologies et améliorer ainsi la prise en charge, rappelle Inserm. Dans une nouvelle étude dirigée par l’Institut et publiée dans la revue Gastroenterology, des scientifiques ont pu identifier un additif alimentaire largement utilisé qui affecte le microbiote intestinal. Lequel ?

Des chercheurs Inserm ont découvert qu’un additif alimentaire courant altère l’environnement intestinal

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Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) dont la maladie de Crohn et les rectocolites hémorragiques, touchent environ 20 millions de personnes dans le monde. Outre la prédisposition génétique, les facteurs environnementaux jouent, eux aussi, un rôle dans la survenue de ces maladies. Pour mieux comprendre ces derniers, les recherches scientifiques continuent depuis des années. C’est notamment le cas du chercheur Inserm Benoît Chassaing et de son équipe à l’Institut Cochin qui étudient l’impact des émulsifiants alimentaires sur le microbiote intestinal.

Plus concrètement, l’équipe s’est intéressé aux effets d’un additif alimentaire largement utilisé dans les aliments transformés visant à améliorer leur texture et prolonger leur durée de conservation. Il s’agit du carboxyméthylcellulose (CMC) qui est connu pour altérer la composition du microbiote chez des souris et aggraver ainsi plusieurs pathologies inflammatoires comme colite, syndrome métabolique et cancer du côlon. Cela a été prouvé par le même équipe susmentionnée.

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Dans le cadre des nouveaux travaux, les scientifiques ont cherché à déterminer si le CMC a le même impact chez des humains en bonne santé. L’étude clinique d’une durée de deux semaines portait sur des volontaires sains divisés en deux groupes. Le premier a reçu un régime alimentaire strictement contrôlé et sans additifs tandis que le deuxième a consommé un régime identique, mais supplémenté par du carboxyméthylcellulose.

Les résultats ont révélé que les participants ayant consommé du CMC présentaient une modification au niveau de l’intestin « avec une diminution nette de la quantité de certaines espèces connues pour jouer un rôle bénéfique en santé humaine, tel que Faecalibacterium prausnitzii. ». Ces personnes étaient donc plus susceptibles à souffrir de douleurs abdominales et de ballonnements.

Les scientifiques précisent pourtant la nécessité d’études supplémentaires sur ce groupe d’additifs afin de mieux comprendre les effets sur le long terme. Rappelons aussi qu’une étude du mois de juillet 2021 a dévoilé que les aliments ultra-transformés augmentent le risque de MICI.

Références :

Inserm (décembre 2021) : « Un additif alimentaire couramment utilisé altèrerait le microbiote et l’environnement intestinal humain ».

Gastroenterology (décembre 2021) : « Randomized controlled-feeding study of dietary emulsifier carboxymethylcellulose reveals detrimental impacts on the gut microbiota and metabolome », Benoît Chassaing et coll.



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