Le régime pauvre en protéines, pourrait-il accélérer le métabolisme ?

Par Claire Xavier
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En 2014, Dudley Lamming, chercheur en métabolisme d’University of Wisconsin School of Medicine and Public Health, est tombé sur une étude examinant la façon dont des souris agissent face à des dizaines de régimes alimentaires. Mais un fait assez intéressant a attiré son attention : les rongeurs ayant reçu la moindre quantité de protéines, étaient les plus sains. En outre, ce type d’alimentation pourrait accélérer le métabolisme des souris. Comment ?

Manger moins de protéines pourrait accélérer le métabolisme

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« Cette affirmation est particulièrement intéressante, car elle contredit beaucoup d’informations au sujet de la santé fournies aux gens », déclare Lamming. Depuis 2014, l’expert et son équipe travaillent pour comprendre pourquoi au juste les régimes pauvres en protéines rendraient les animaux plus sains.

Les chercheurs ont découvert une tendance peu connue, mais assez robuste chez les modèles animaux et les humains à la fois. Les régimes riches en trois acides aminés à chaîne latérale ramifiée (BCAA) sont associés au diabète, à l’obésité et à d’autres maladies métaboliques. En revanche, les diètes pauvres en BCAA peuvent contrer ces maladies métaboliques et même prolonger la durée de vie des rongeurs.

L’équipe scientifique ignore à ce stade la façon exacte dont les BCAA contrôlent le métabolisme, mais leur restriction semble accélérer le métabolisme et favoriser la gestion saine de la glycémie. Cependant, les effets complets de la limitation des BCAA sur les humains restent inconnus en vue de la complexité de la recherche sur les régimes alimentaires chez l’Homme.

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Dans une expérience publiée en janvier, Nicole Richardson, une étudiante travaillant au sein de l’équipe de Lamming, a testé un régime chez des souris qui consistait en un tiers de la quantité normale de BCAA. Il ne s’agissait pas d’une diète privée de calories. Au contraire, les animaux pouvaient manger autant qu’ils le voulaient. Les souris mâles qui ont suivi ce régime toute leur vie ont vécu environ huit mois de plus que les femelles.

Dans un autre article paru en mai, Richardson et son collègue Deayang Yu ont étudié les effets individuels de chacun des trois BCAA : la leucine, l’isoleucine et la valine. La limitation en isoleucine a présenté l’effet le plus puissant tandis que la restriction en valine a montré des effets similaires, mais plus faibles. Aucun effet bénéfique n’a été constaté chez les rongeurs ayant reçu une alimentation pauvre en leucine.

Enfin, les chercheurs ont étudié comment les BCAA affectent l’obésité. Pour ce faire, ils ont soumis des rongeurs à une alimentation de type occidental trop riche en graisses et sucres. Quelques mois plus tard, les souris sont devenus obèses. Ensuite, ces souris ont reçu un régime occidental riche en isoleucine. Bien qu’ils aient mangé plus de nourriture, ils ont perdu du poids, ce qui s’explique généralement par le métabolisme accéléré.

Référence :

University of Wisconsin-Madison (juin 2021) : « Uncovering how low-protein diets might reprogram metabolism ».



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