Est-ce qu’on a découvert la clé de lutter contre la résistance antimicrobienne ?

Par Claire Xavier

Des scientifiques de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni ont découvert que diminuer l’acidité bactérienne pourrait aider à réduire la résistance antimicrobienne en éliminant les bactéries qui résistent aux traitements par antibiotiques. Les résultats de l’étude étaient publiés le 20 juillet 2021 dans la revue mBio.

Des chercheurs ont peut-être découvert la clé de lutter contre la résistance antimicrobienne

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La résistance antimicrobienne présente un véritable défi pour la santé publique et elle se produit quand les bactéries, les virus, les parasites, ainsi que les champignons résistent aux effets des antibiotiques. Par conséquent, le traitement des infections courantes devient de plus en plus difficile, ce qui amplifie le risque de propagation de diverses maladies infectieuses. Mais il semble que des chercheurs britanniques ont trouvé une solution.

Les scientifiques de l’Université d’Exeter ont développé une nouvelle méthode qui permet aux professionnels de santé d’évaluer le pH des bactéries individuelles avant, pendant et après un traitement aux antibiotiques. Ainsi, on peut mieux comprendre les propriétés particulières des bactéries qui résistent aux médicaments. De plus, cela permettra de développer de nouvelles méthodes pour les cibler.

Plus concrètement, l’équipe scientifique a découvert que même avant le traitement antibiotique, les cellules d’Escherichia coli qui causent des infections courantes et qui sont résistantes aux médicaments, ont un pH intracellulaire plus acide par rapport aux cellules clonales qui sont éliminées par les antibiotiques. Ces cellules résistantes sont appelées persistantes ou des persisters, car elles sont responsables des infections bactériennes persistantes qui contribuent à la résistance antimicrobienne.

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Les chercheurs sont allés plus loin et ont identifié le mécanisme qui permet aux bactéries persistantes d’avoir un pH acide. En évaluant les propriétés génétiques de ces cellules, les experts ont découvert les deux processus responsables du faible pH des persisters : métabolisme du tryptophane et catabolisme des acides carboxyliques.

« Nos résultats indiquent que la manipulation du pH intracellulaire représente une stratégie qui permet aux bactéries de résister à un traitement antibiotique. Nos nouvelles données suggèrent le développement d’antibiotiques qui interfèrent avec les composants cellulaires clés des persisters et diminuent leur acidité », a expliqué l’auteur principal de l’étude, le Dr. Stefano Pagliara.

Maintenant, les chercheurs ont pour objectif de déterminer si l’acidité des cellules est un facteur clé de la résistance antimicrobienne d’autres bactéries pathogènes, ainsi que d’identifier les molécules médicamenteuses capables de modifier le pH des persisters avant un traitement antibiotique.

Références :

mBio (juillet 2021) : « Persister Escherichia coli Cells Have a Lower Intracellular pH than Susceptible Cells but Maintain Their pH in Response to Antibiotic Treatment », Stefano Pagliara et coll.

University of Exeter. « Is bacterial acidity a key to tackle antimicrobial resistance?. » ScienceDaily. ScienceDaily, 20 July 2021.

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