Des scientifiques français ont identifié la toxine à l’origine des infections urinaires

Par Claire Xavier

Un phénomène assez fréquent, les infections urinaires, touche plus de 50 % des femmes et dans certains cas de façon récurrente. Ce trouble médical atteint plus de 100 millions de personnes annuellement et constitue donc un problème de santé publique majeur, précise l’Inserm. Le plus souvent, la prise d’antibiotiques est nécessaire. Mais pour la première fois, des chercheurs ont pu identifier la bactérie à l’origine de ce type d’infections. Explications.

Identification d’une génotoxine bactérienne responsable des infections urinaires

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Rappelons que les infections urinaires se développent quand la zone urogénitale est contaminée par des bactéries originaires du microbiote intestinal et que 80 % des cas sont causés par les bactéries Escherichia coli. Mais des scientifiques français sont allés plus loin et ont identifié la présence d’une toxine générée par les bactéries susmentionnées, qui pourrait altérer l’ADN des cellules de la vessie. Cette génotoxine bactérienne s’appelle colibactine qui est suspectée de jouer un rôle dans le cancer. Le mérite pour cette découverte révolutionnaire revient à une équipe de chercheurs provenant de l’Inserm, du CHU de Toulouse, d’INRAE, de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et de l’École nationale vétérinaire de Toulouse. Leurs travaux ont paru le 25 février 2021 dans la revue spécialisée PLOS Pathogens.

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Pour les besoins de leur étude, les scientifiques ont analysé des prélèvements urinaires originaires de 223 patients atteints d’une infection urinaire associée à la présence d’Escherichia coli et admis aux urgences du CHU de Toulouse. Les résultats des analyses ont confirmé la présence de la colibactine engendrée par ces bactériens dans au moins 25 % des échantillons urinaires. Cette génotoxine bactérienne est tout à fait capable de pénétrer dans la muqueuse de la vessie et de modifier son ADN. Le directeur de la recherche souligne que ces mutations sont probablement liées à un risque élevé de cancer de la vessie.

Néanmoins, les découvertes à propos de la sécrétion de colibactine donne les pistes à de nouvelles approches thérapeutiques destinées aux patients atteints d’infections urinaires chroniques.

Sources :

Inserm

PLOS Pathogens

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