Le gaz hilarant pourrait traiter la dépression résistante aux médicaments

Par Claire Xavier

Selon une étude publiée le 9 juin 2021 dans la revue Science Translational Medicine, le gaz hilarant (ou protoxyde d’azote de son nom scientifique) peut être utilisé dans le traitement de la dépression majeure. Le mérite en revient à des chercheurs de la Washington University School of Medicine, aux États-Unis. Focus !

Le gaz hilarant pourrait s’avérer efficace dans le cadre du traitement de la dépression majeure

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Le gaz hilarant est largement répandu en médecine (pour les anesthésies), ainsi qu’en pâtisserie pour les siphons à chantilly. Cependant, les ados l’ont détourné pour l’utiliser notamment pour ses effets psychoactifs comme l’euphorie temporaire provoquée par son inhalation. Cela s’avère pourtant une mauvaise idée en vue des effets secondaires que le gaz hilarant peut engendrer. Ces derniers se manifestent par des intoxications parfois graves qui incluent des symptômes neurologiques et/ou neuromusculaires, à savoir tremblements persistants, fourmillements, douleurs musculaires, etc.

Cela ne signifie pas forcément qu’il faut complètement cesser d’utiliser le protoxyde d’azote. Son application doit s’effectuer uniquement sous surveillance médicale afin d’éviter des complications possibles. Dans ce contexte, l’étude que nous avons mentionnée plus haut a analysé l’efficacité du gaz hilarant dans le cadre d’un traitement de la dépression résistante aux médicaments.

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Les auteurs de l’étude ont travaillé avec 24 volontaires atteints d’une dépression résistante aux médicaments antidépresseurs et divisés en deux groupes. Le premier groupe a reçu une dose complète ou une demi-dose de gaz hilarant pendant trois mois. Le deuxième groupe a reçu du placebo préparé à partir d’air et d’oxygène à la même fréquence.

Les chercheurs ont constaté une amélioration des symptômes dépressifs chez les personnes du premier groupe. Ils ont également remarqué que les volontaires ayant reçu une demi-dose de protoxyde d’azote ont présenté des effets indésirables (nausées, maux de tête, vertiges et d’autres) moins prononcés que ceux qui ont reçu une dose complète.

Donc, les scientifiques ont conclu que le protoxyde d’azote pourrait être utilisé pour le traitement des dépressions pharmacorésistantes. Le mécanisme d’action exact du gaz reste à ce stade inconnu.

Référence :

Science Translational Medicine (juin 2021) : « A phase 2 trial of inhaled nitrous oxide for treatment-resistant major depression », Peter Nagele et coll.

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