Aucune preuve que le vaccin COVID-19 affecte la menstruation ou la fertilité
Après le vaccin Covid-19, certaines femmes affirment que leurs règles ont changé, ce qui a conduit à des rumeurs sur la façon dont les vaccins affectent les systèmes reproducteurs des receveurs. Une nouvelle recherche met en lumière la véracité de ces affirmations.
Le vaccin Covid-19 a-t-il des effets négatifs sur la santé réproductive des femmes ?
Au fur et à mesure que le nombre de personnes ayant reçu le vaccin COVID-19 augmente, il en va de même pour les histoires anecdotiques sur les effets secondaires. Sur les réseaux sociaux, certaines femmes ont déclaré qu’après avoir reçu le médicament, leur période menstruelle était devenue plus lourde, plus légère ou de durée variée. Pour mieux comprendre ces anomalies, Kate Clancy, professeure agrégée d’anthropologie à l’Université d’Illinois a créé une enquête permettant aux femmes de partager leurs expériences de menstruation après le vaccin.
Malgré le manque de preuves scientifiques, les histoires de certaines personnes ont été extrapolées en rumeurs selon lesquelles les injections affectent la fertilité et peuvent provoquer une fausse couche chez les receveurs ou leur entourage.
Chaque jour, environ 800 millions de femmes dans le monde ont leurs règles. Aussi omniprésent que soit ce processus biologique, « la menstruation est quelque chose que nous ne connaissons pas assez », a déclaré Hugh Taylor de « Yale School of Medicine » dans un interview accordé à « New York Times ». « C’est un indicateur important de la santé d’une personne, comme toute autre fonction corporelle. »
Bien qu’il reste beaucoup à apprendre sur la menstruation, il n’y a aucune preuve pour soutenir l’idée que le vaccin COVID-19 peut causer l’infertilité ou provoquer une fausse couche. « Le vaccin COVID-19 n’est pas capable d’exercer un contrôle de la reproduction. Rien ne l’est », écrit Jen Gunter dans son bulletin « The Vajenda », qui réfute fréquemment la désinformation scientifique.
En examinant si le cycle menstruel ou la fertilité d’une personne pouvaient être affectés par la proximité d’un individu vacciné, « The PolitiFact » a qualifié ces affirmations comme fausses. Dans l’explication, l’article cite la pédiatre Risa Hoshino, qui est un vétéran de l’utilisation des médias sociaux pour démystifier les mensonges scientifiques. Hoshino explique qu’il n’y a rien dans la façon dont le vaccin a été conçu qui causerait ces problèmes.
Hoshino explique dans un post Instagram comment les vaccins à ARNm tels que Moderna et Pfizer fonctionnent. « Le message temporaire pour la protéine de pointe, est un élément inoffensif du virus qui ne peut pas nuire aux gens, et il disparaît rapidement et ne reste pas dans le corps à long terme. Ce n’est pas un virus vivant, il ne peut donc pas se répandre – seuls les virus vivants tels que le SARS-CoV-2 peuvent le faire. »
Bien que d’autres études soient nécessaires, les premières données montrent que le contraire de ces rumeurs est vrai : les mères enceintes qui reçoivent le vaccin le font en toute sécurité. L’infection par le virus, en revanche, a soulevé des inquiétudes parmi les chercheurs en matière du risque qu’elle représente pour un fœtus en développement.
Références :
Résultats d’une enquête de l’Université de l’Illinois : « Menstrual experiences with COVID-19 vaccines », initiée par Kate Clancy, professeure agrégée d’anthropologie
Politifact (2021) : « No, women’s cycles and fertility are not affected by being around vaccinated people », Michael Majchrowicz