On connaît enfin la cause de la formation des thromboses après l’administration du vaccin AstraZeneca
Après le rapport de plusieurs cas de caillots sanguins suite à l’administration du vaccin AstraZeneca dans de nombreux pays, un responsable de l’Agence européenne du médicament (EMA) a enfin confirmé en avril dernier le lien entre les thromboses et Vaxzevria. Les causes de leur formation sont pourtant restées inconnues. Mais, des scientifiques de l’Université de Cardiff ont pu enfin élucidé les déclencheurs de ces thromboses. Leurs travaux ont paru hier, le 1 décembre, dans la revue Science Advances.
Des scientifiques ont découvert les causes des thromboses induites par le vaccin AstraZeneca
Une équipe scientifique de chercheurs britanniques et américains a montré dans les moindres détails comment une protéine sanguine est attirée pas un composant-clé du vaccin. Cela déclenche une réaction en chaîne impliquant le système immunitaire, qui peut se terminer par des caillots sanguins dangereux, précise la BBC.
On estime que le vaccin d’AstraZeneca a sauvé la vie d’environ un million de personnes et a prévenu 50 millions de cas de Covid-19. Cependant, les préoccupations concernant les effets secondaires ont fortement affecté la manière dont le sérum est utilisée dans le monde. Des études ont donc démarré afin de déterminer si ces problèmes peuvent être évités. L’équipe de Cardiff a reçu un financement d’urgence par le gouvernement afin d’en savoir plus sur le sujet. Des scientifiques d’AstraZeneca y ont également participé.
Les chercheurs disposaient de deux points de départ :
- Le risque accru de thromboses a été observé avec certaines des technologies de vaccination seulement.
- Les personnes atteintes de thrombose avaient des anticorps anormaux qui attaquaient une protéine dans leur sang connue comme facteur plaquettaire 4.
Contrairement aux vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna, Vaxzevria utilise la technologie à adénovirus. Selon les scientifiques, c’est notamment ce dernier qui joue un rôle dans la formation de ces thromboses rares chez certaines personnes. Donc, ils ont utilisé une cryo-microscopie électronique pour prendre des photos de l’adénovirus en détail au niveau moléculaire. Les résultats ont dévoilé que la surface externe de l’adénovirus attire la protéine du facteur plaquettaire 4 comme un aimant.
« L’adénovirus a une surface extrêmement négative alors que le facteur plaquettaire 4 est extrêmement positif. Les deux se complètent et nous avons pu prouver ce rapport. », a déclaré le professeur Alan Parker, l’un des chercheurs de l’Université de Cardiff.
Les scientifiques supposent que l’organisme commence à attaquer ce facteur après l’avoir confondu avec une partie de l’adénovirus étranger auquel il est attaché, ce qui libère des anticorps dans le sang. Ces derniers se collent au facteur 4 et provoquent une thrombose. Cependant, des études supplémentaires seront nécessaires pour prouver cela avec certitude.
Références :
Science Advances (décembre 2021) : « ChAdOx1 interacts with CAR and PF4 with implications for thrombosis with thrombocytopenia syndrome », Alan Parker et coll.
BBC (décembre 2021) : « Covid: Trigger of rare blood clots with AstraZeneca jab found by scientists ».