Ibuprofène et Covid-19 : aucun impact sur la gravité de l’infection

Par Claire Xavier
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Depuis le déclenchement de la pandémie de coronavirus il y a plus d’un an déjà, les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène, étaient soupçonnés d’être un facteur pouvant aggraver l’infection virale. Qui plus est, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé en mars 2020 sur son compte Twitter que la prise de ces médicaments « pourrait être un facteur d’aggravation de l’infection ». Plus d’un an plus tard, on sait que ce n’est pas du tout le cas et que la corrélation ibuprofène et Covid-19 n’influence ni la mortalité ni la gravité de la maladie. Décryptage.

Ibuprofène et Covid-19 : aucun impact sur la mortalité et la gravité de la maladie, affirme une étude écossaise récente

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Publiée le 7 mai 2021 dans la revue prestigieuse The Lancet, l’étude dont il est question a prouvé que les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être utilisés sans danger par les personnes atteintes du SARS-CoV-2, a déclaré le Pr. Ewen Harrison, auteur principal de la recherche. L’expert a également évoqué les multiples usages de ces médicaments. En plus de soulager les règles douloureuses, des tendinites et des douleurs bénignes, ils peuvent aussi apaiser certaines pathologies chroniques comme l’arthrose ou les troubles cardiovasculaires. Pourtant, leur vente libre dans les pharmacies est interdite au risque de mésusage.

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Pour les besoins de leur étude, les chercheurs ont analysé les données médicales de 78 674 patients britanniques hospitalisés suite à une infection par SARS-CoV-2. Sur eux, plus de 4000 avaient pris les médicaments susmentionnés environ 14 jours avant d’être admis à l’hôpital. Parmi ces 4000 personnes, 30,4 % ont décédées. Les scientifiques ont constaté que ce pourcentage est similaire à celui des individus qui n’ont pas pris ces médicaments. Concrètement, chez eux, le taux de mortalité était évalué à 31,3 %.

Les chercheurs ont donc conclu que les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne sont pas associés à un risque plus élevé d’hospitalisation en soins intensifs, de ventilation mécanique ou d’oxygénation. Bien qu’il s’agisse de la plus vaste étude sur le sujet, elle présente quelques limites. Premièrement, elle n’inclut pas les personnes non hospitalisées et on manque donc d’information sur leur traitement à base de ces médicaments. Et deuxièmement, les chercheurs ignorent la durée exacte de la prise des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Des études supplémentaires sur le rapport ibuprofène et Covid-19 seront nécessaires.

Références :

Compte Twitter officiel d’Olivier Véran (mars 2020).

The Lancet (mai 2021) : « Non-steroidal anti-inflammatory drug use and outcomes of COVID-19 in the ISARIC Clinical Characterisation Protocol UK cohort: a matched, prospective cohort study », Ewen M. Harrison et coll.



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