Un anticorps monoclonal capable de faire repousser les dents chez des souris

Par Claire Xavier

Des chercheurs japonais ont fait un découvert révolutionnaire dans l’univers de la science qui peut ouvrir la piste au développement d’un traitement contre l’agénésie. Ils ont constaté qu’un anticorps monoclonal peut faire repousser les dents chez un modèle animal. Que sait-on au juste à propos de ce soin thérapeutique et s’applique-t-il aux humains ?

Selon une étude japonaise, on peut faire repousser les dents grâce à un anticorps

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L’Homme possède généralement 32 dents définitives et subit trois dentures au total : lactéale, mixte et définitive. À l’âge de trois ans, les enfants profitent normalement de toutes leurs dents temporaires. Cette phase dure jusqu’à l’âge de 6 ans lorsque la première molaire définitive fait son apparition. Ici, on parle déjà de la denture mixte qui se prolonge jusqu’à ce que l’enfant perdre sa dernière dent de lait, à l’âge d’environ 12 ans. Cependant, des problèmes avec la formation de la dentition peuvent survenir. Ils se manifestent le plus souvent avec une agénésie qui entraîne de graves conséquences fonctionnelles et esthétiques. Pour ceux d’entre vous qui l’ignorez, l’agénésie présente l’absence d’une ou plusieurs dents qui n’ont pas pu se former.

Des chercheurs japonais des universités de Kyoto et de Fukui donnent de l’espoir avec un traitement qui pourrait encourager l’organisme à faire repousser de nouvelles dents. Les résultats de leur étude ont paru le 12 février 2021 dans la revue Science Advances.

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Les scientifiques se sont focalisés sur l’analyse de l’interaction de nombreuses molécules, à savoir deux protéines clés : BPM ou la protéine osseuse morphogénétique et les glycoprotéines WNT. Ces deux enzymes participent au développement des dents en modulant la croissance de plusieurs organes et tissus. Le gène USAG-1, également impliqué dans la croissance dentaire, a fait, lui aussi, un objet important de l’étude.

Lorsqu’il s’active, l’anticorps USAG-1 empêche la formation surnuméraire des dents. En revanche, un déficit engendre le développement incontrôlé des dents, ce qui résulte en l’excès de celles-ci. Ainsi, les chercheurs ont constaté que la suppression du gène USAG-1 favorise la meilleure communication des protéines BPM et rend donc la croissance dentaire plus rapide chez des souris atteints d’une agénésie.

En bref, cet anticorps monoclonal a permis de faire repousser les dents chez des rongeurs souffrant d’agénésie dentaire. Les experts précisent d’ailleurs que le gène USAG-1 doit être utilisé uniquement chez les formes congénitales de la pathologie.

Références : Science Advances (2021) : « Anti–USAG-1 therapy for tooth regeneration through enhanced BMP signaling », Katsu Takahashi et coll.

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