La présence d’appendice associée à l’allongement de la durée de vie

Par Claire Xavier

Présent chez plusieurs mammifères, y compris les humains, l’appendice était longtemps considéré comme une structure anatomique inutile. Actuellement, il fait l’objet de plusieurs études scientifiques visant à mieux comprendre son rôle. Dans le cadre d’une nouvelle recherche, des chercheurs de l’Inserm et du Muséum National d’Histoire Naturelle suggèrent que l’appendice est associé à l’allongement de la durée de vie. Les travaux sont parus le 7 juillet 2021 dans le Journal of Anatomy.

L’appendice, pourrait-il favoriser l’allongement de la durée de vie ?

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Dirigée par le chercheur Inserm Eric Ogier-Denis et son collègue Michel Laurin du Muséum National d’Histoire Naturelle, l’équipe scientifique s’est intéressée au rapport entre appendice et allongement de la durée de vie. Les chercheurs ont analysé les données de 258 espèces de mammifères dont 219 sans et 39 avec un appendice. Plus concrètement, les experts se sont concentrés sur la longévité maximale théorique (la durée de vie théorique des mammifères, établie en fonction de leur poids) et sur la longévité maximale réelle des différentes espèces concernées.

« Ils ont ainsi montré pour la première fois que la présence de l’appendice est corrélée à un allongement de longévité maximale observée pour l’espèce. Comparé à un mammifère de même poids ne possédant pas d’appendice, un mammifère qui présente cette structure anatomique a une durée de vie plus longue. », lit-on dans le communiqué de presse de l’Inserm.

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Un refuge de bonnes bactéries

Mais comment expliquer au juste le rapport entre appendice et allongement de la durée de vie ? Selon les chercheurs, l’hypothèse réside dans la forme de l’appendice qui contribuerait à la constitution d’un « refuge bactérien » sélectif. Ce dernier permettrait de réduire la mortalité par diarrhée infectieuse en boostant la recolonisation rapide des bonnes bactéries. La présence de cette structure anatomique serait ainsi liée à une réduction de la mortalité et donc à l’allongement de la durée de vie chez les mammifères.

« Cela ne signifie pas qu’une appendicectomie pour appendicite réalisée chez l’Homme modifie la longévité. En effet, l’appendicite dans le jeune âge est certainement bénéfique en exacerbant l’éducation du système immunitaire et en lui permettant de lutter plus efficacement en cas d’infection ultérieure. Le traitement de l’appendicite reste l’appendicectomie et ce travail n’apporte aucun argument suggérant de modifier cette attitude thérapeutique. Seule l’appendicectomie réalisée sans appendicite pourrait avoir des conséquences délétères dans le contexte de pathologies inflammatoires et infectieuses intestinales », explique Eric Ogier Denis.

Des études de terrain seront effectuées auprès de différentes espèces de mammifères dans les mois à venir afin de confirmer le rapport entre l’appendice et la longévité.

Sources :

PRESS RELEASE – INSERM PRESS ROOM : « L’appendice n’est pas une structure inutile et serait corrélé à un allongement de la durée de vie ».

Journal of Anatomy (juillet 2021) : « The cecal appendix is correlated with greater maximal longevity in mammals », Eric Ogier-Denis, Michel Laurin et coll.

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